Quand l’Afrique a la cote
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Au cours des dernières années, plusieurs écrivains sénégalais contemporains ont fait leur entrée dans les salles de classe, du primaire à l’université. Les poètes Amadou Lamine Sall et Nafissatou Dia Diouf, le dramaturge Marouba Fall, le romancier Abasse Dione ou encore le nouvelliste Louis Camara.
Mais ils n’ont pas pour autant ravi la vedette aux « classiques africains » que sont devenus la Sénégalaise Mariama Bâ (Une si longue lettre, 1979), le Guinéen Camara Laye (L’Enfant noir, 1953), l’Ivoirien Ahmadou Kourouma (Les Soleils des indépendances, 1968) ou le Malien Amadou Hampâté Bâ (L’Étrange Destin de Wangrin, 1973) pour ne citer que ceux-là.
« Ils sont incontournables, mais depuis les années 1990, nous avons introduit dans les programmes plusieurs nouveaux auteurs qui se sont illustrés dans différents genres littéraires », explique Andrée-Marie Diagne, la présidente de la Commission nationale de français, chargée des réformes. « C’est pour accompagner le développement d’une nouvelle approche pédagogique basée sur le genre et non plus sur la thématique », ajoute-t-elle non sans rappeler que l’introduction des auteurs africains au Sénégal remonte aux années 1970.
« En 1972, il y a eu à Antananarivo (Madagascar), à l’initiative d’organisations régionales, une réunion des professionnels de l’éducation pour discuter de la création de programmes scolaires interafricains, rappelle-t-elle. Puis, en 1974, le président Léopold Sédar Senghor, estimant que la littérature africaine n’occupait pas la place qu’elle méritait, a créé la Commission nationale de français, qui a introduit un plus grand nombre d’ouvrages littéraires du continent et soutenu l’élaboration de supports pédagogiques comme les livres de lecture comprenant des textes africains, mais aussi européens. »
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