Réussir en « classe affaires »

Publié le 21 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

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Transport maritime: L’Afrique épargnée par le marasme

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En quelques années, la Société ivoirienne de manutention et de transit (Simat) s’est fait une place dans le monde portuaire et aéroportuaire ivoirien. Une place encore modeste, certes. « C’est un secteur qui demande beaucoup de moyens capitalistiques et où il existe de fortes barrières à l’entrée, explique Stéphane Eholié, fondateur et principal actionnaire de Simat. Il est logiquement dominé par les multinationales qui ont un meilleur accès aux capitaux longs que les entreprises africaines. » Malgré cela, porté par la vague de l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs africains, Simat officie aujourd’hui en tant que manutentionnaire et transitaire dans les ports d’Abidjan et de San Pedro ainsi qu’à l’aéroport de la capitale économique ivoirienne. La jeune société, créée en 2001, emploie 200 personnes. Elle gère 30 000 m2 de magasins et emploie 140 personnes. Son chiffre d’affaires s’est établi en 2008 à 10,7 millions d’euros. Comment expliquer que des clients aussi prestigieux qu’ADM, Unilever ou la Société ivoirienne de raffinage s’adressent à elle régulièrement ? « J’ai coutume de dire que Bolloré, c’est la première classe, et nous essayons de proposer la classe affaires, avance Stéphane Eholié. Nous jouons sur les prix, car nous n’avons pas les mêmes frais généraux qu’une multinationale, et nous sommes plus flexibles. »

Dans les derniers jours de 2007, la Simat a été introduite en Bourse en France, sur le marché libre, avec l’objectif de gagner en respectabilité et en visibilité. Après une période d’euphorie, où le cours a été presque quadruplé, le titre est revenu à son niveau d’introduction sans pour autant décourager le patron de la Simat. « La deuxième phase, prévue pour 2009, est de nous introduire sur la Bourse régionale d’Abidjan et de réaliser une augmentation de capital », avance-t-il, toujours obsédé par ce qu’il considère comme la principale difficulté des hommes d’affaires locaux : le financement. « En Afrique, nous n’avons presque que des banques commerciales, qui prêtent à des taux de l’ordre de 10 % ou 14 %, et pas de banques d’affaires ou d’investissement pour nous appuyer sur le long terme. Alors qu’il faut 1 million d’euros pour seulement construire un magasin qui permettra d’entreposer les marchandises. »

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Si elle a réussi dans la manutention de matières premières énergétiques ou agricoles et de matériels, la Simat est en revanche tenue à l’écart des conteneurs. Elle y entrera peut-être un jour à la faveur d’une alliance avec un autre outsider du secteur maritime. En attendant, Stéphane Eholié mise sur des opérations de croissance externe, des rachats d’entreprises ou des partenariats. Mais aussi sur le développement des échanges inter-États et sur celui de services connexes, comme l’usinage ou le transport terrestre entre la Côte d’Ivoire et l’hinterland. À condition, encore une fois, qu’elle trouve les ressources financières pour cela.

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