De la Guinée à l’Afrique de l’Ouest

Publié le 21 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

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Transport maritime: L’Afrique épargnée par le marasme

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Dans le monde des opérateurs portuaires africains, Getma est trop grand pour être assimilé à une PME, mais encore trop petit – et trop discret – pour supporter la comparaison avec un concurrent comme le groupe Bolloré. Disposant désormais de 24 agences dans une quinzaine de pays, de la Mauritanie à l’Afrique du Sud, le manutentionnaire devenu opérateur s’est fait une place sur l’échiquier. Dirigée par Jean-François Ollivier, Getma International, la maison mère parisienne, appartient au groupe NCT Necotrans, lui-même propriété à 100 % de Richard Talbot, son fondateur. « Nos activités couvrent la manutention de marchandises conteneurisées et conventionnelles, l’agence maritime, qui organise les escales des compagnies maritimes, et la commission de transport, qui permet la réexpédition vers les pays enclavés », explique Abdel Aziz Thiam, vice-président de NCT Necotrans.

Le groupe annonce clairement sa volonté d’être un opérateur intégré. Il vient d’ailleurs de créer, à cet effet, une nouvelle filiale, NCT Logistic, spécialisée dans la logistique terrestre, qui a ouvert des antennes au Sénégal, en Guinée, et bientôt au Togo. À ce jour, Getma International reste la pierre angulaire du dispositif : l’entité et ses filiales affichaient fin 2008 un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros, sur un total de 800 millions d’euros pour l’ensemble du groupe, qui emploie 1 700 personnes.

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Une vingtaine d’années après sa création, en Guinée, Getma avance désormais à toute vitesse. Et le débauchage d’Abdel Aziz Thiam, l’homme de Bolloré en Côte d’Ivoire, ancien patron de la Sitarail, recruté par Richard Talbot comme proche conseiller et haut manager, a fait quelque bruit dans le milieu. Quelques années plus tôt, Necotrans s’était déjà servi chez son concurrent, en faisant venir Jean-François Mignonneau, ancien patron du réseau terrestre en Afrique francophone de Bolloré et l’un de ses principaux dirigeants. Autre atout maître, sa proximité avec le numéro deux du transport maritime en conteneurs, MSC, avec lequel Getma a été candidat à plusieurs concessions portuaires. Ils ont par exemple décroché à Lomé une concession sur un projet de 250 millions d’euros prévoyant la construction d’un terminal à conteneurs. « Nous voulons faire de ce projet un hub pour MSC [(Mediterranean Shipping Company] », souligne Abdel Aziz Thiam. En Guinée, les investissements consentis par Getma International pour tenir tête à Getma Guinée, son ancienne sœur, s’élèvent à 100 millions d’euros sur les trois prochaines années. C’est à Conakry que le groupe a décroché sa seule concession exclusive en Afrique, mais elle a été suspendue par les nouvelles autorités. « C’est une affaire un peu compliquée qui fait suite à un appel d’offres tout à fait régulier. Nous avons répondu à nos obligations, le contrat est entré en vigueur et nous ne sommes pas inquiets », avance Abdel Aziz Thiam. Pour l’avenir, le groupe entend consolider et renforcer ses positions, et étendre sa couverture géographique, notamment vers l’Afrique de l’Est, où il n’est actuellement pas présent.

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