Eric Melet

Directeur des opérations de Bolloré Africa Logistics

Publié le 21 avril 2009 Lecture : 1 minute.

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Transport maritime: L’Afrique épargnée par le marasme

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Jeune Afrique : Comment expliquez-vous la résistance des importations africaines à la crise du trafic maritime mondial ?

Éric Melet : La structure socio-économique propre au continent permet d’expliquer en grande partie la bonne tenue dans l’ensemble des volumes de marchandises importés. Ce constat mérite néanmoins d’être affiné selon les zones géographiques, Afrique centrale, de l’Ouest, de l’Est et du Sud. Cette disparité indique que les économies très ouvertes, dont les importations font la part belle à des biens de consommation courante, sont plus impactées par la récession. Il semble néanmoins que la structure des échanges de certains pays à la consommation de masse soutenue résiste mieux en raison de la part importante d’importation de biens de première nécessité et de biens d’équipement de base. À ce propos, les destinations moins ou pas touchées sont celles qui ont des projets d’infrastructures déjà lancés.

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Pourquoi les trafics maritimes à l’export souffrent-ils beaucoup plus ?

Principalement exportateur de matières premières, le continent pâtit de l’effondrement de la demande mondiale. Les volumes en baisse depuis la fin de 2008 au départ des ports africains concernent des matières premières consommées par l’Asie et l’Europe telles que certains minerais, les bois transformés et certaines matières agricoles. Il faut cependant être prudent dans la mesure où des cultures comme le café se comportent bien tandis que d’autres comme le cacao dépendent de critères climatiques ou endogènes au pays exportateur.

Quelle estimation faites-vous de l’évolution des trafics maritimes avec l’Afrique d’ici à 2010 ?

Il est clair que le resserrement des financements, le report de certains projets énergétiques ou d’infrastructures et le ralentissement industriel vont peser fortement sur les échanges avec l’Afrique cette année. Je suis néanmoins convaincu que les fondamentaux de rattrapage économique, la place des ressources naturelles africaines dans le monde et l’impératif de modernisation des infrastructures repositionneront le continent en première ligne des trafics maritimes dès que se manifesteront les prémices d’une reprise économique mondiale.

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