Lancement d’un fonds souverain pour l’agriculture
Un an après les émeutes de la faim qui ont marqué le printemps 2008, Donald Kaberuka, président de la BAD, et Alain Joyandet, secrétaire d’État français à la Coopération et à la Francophonie, ont officialisé le 15 avril, à Paris, la naissance du Fonds d’investissement pour l’agriculture en Afrique (FIAA).
Sorte de fonds souverain dédié au monde agricole, il compte pour l’instant quatre parrains : la France – à travers l’AFD –, la BAD, le Fonds international pour le développement de l’agriculture (Fida) et la fondation de Kofi Annan, Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra).
Chaque partenaire devrait doter le FIAA d’au moins 20 millions d’euros d’ici à la fin de l’année, date à laquelle il renflouera les premières entreprises africaines qui peinent à financer leurs investissements. « Une quinzaine de projets sont déjà dans le pipe », complète Gilles Peltier, conseiller du directeur général de l’AFD. Seules sont concernées les entreprises (productions céréalières, laitières, de fruits et légumes, de semences, d’engrais…) prises en tenaille entre les grands projets publics agricoles, qui ont déjà leurs modes de financement international, et les exploitations individuelles qui bénéficient aussi de la microfinance.
Dans un premier temps, les promoteurs du fonds agricole veulent collecter 200 millions d’euros puis, à terme, 500 millions. Le 26 avril, les artisans du FIAA ont rendez-vous avec la Commission européenne pour la convaincre de participer au tour de table. La SFI, bras armé de la Banque mondiale, donnera sa réponse d’ici à deux mois. Les investisseurs du Golfe et les banques privées africaines seront approchés à leur tour. « Le fonds sera un atout pour atténuer la vulnérabilité des entreprises et relancer l’agriculture vivrière africaine à l’heure où des achats massifs de terre nous inquiètent. De plus, les prix de certaines productions agricoles se retendent, au risque de pénaliser gravement les consommateurs appauvris par la crise. Il est urgent de relancer la production », a justifié Alain Joyandet
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