L’impossible consensus
Une partie de l’opposition a boycotté la concertation nationale et dénonce par avance des élections « pipées ».
Publié le 21 avril 2009 Lecture : 1 minute.
Présentée comme une étape importante avant l’élection présidentielle de juillet, la « concertation citoyenne » entre le gouvernement, l’opposition et la société civile qui s’est tenue à Brazzaville du 14 au 16 avril s’est vite transformée en dialogue de sourds. La situation s’est compliquée dès le premier jour avec le boycott des assises par une partie de la classe politique rassemblée dans le Front uni des partis de l’opposition (Fupo). Points de discorde : l’ordre du jour, la codirection des débats et le sort réservé aux conclusions de la concertation.
Pour justifier le boycott, Pascal Tsaty Mabiala, porte-parole du Fupo, a reproché au gouvernement de n’avoir pas élaboré d’ordre du jour, d’avoir refusé que les débats soient dirigés à la fois par le président du Sénat, « représentant du pouvoir », et par une personnalité proposée par l’opposition. Et de vouloir soumettre les décisions prises lors de ces assises à l’appréciation du président Denis Sassou Nguesso « alors qu’il est candidat ». Le Fupo a également exprimé son inquiétude quant à sa « sous-représentation » : une trentaine de délégués, contre plus d’une centaine pour le pouvoir et la société civile.
Le pouvoir rejette toutes les accusations de l’opposition, qu’il qualifie de « radicale ». Il estime que la démarche du Fupo n’a pour objectif que de tout remettre systématiquement en question. D’où la décision de composer avec l’opposition dite « raisonnable », qui a accepté de participer aux travaux de la « Concertation citoyenne », mais dont la représentativité est sujette à caution. Le pouvoir estime que les revendications portant sur la révision des listes électorales ou la mise en place d’une commission électorale « indépendante » n’ont plus lieu d’être. Or c’est sur ces points que l’opposition se montre le plus critique, arguant « qu’autrement les dés sont déjà pipés ».
