Samsung joue la carte verte
Premier téléphone solaire produit en série, le Blue Earth séduira davantage les amateurs de gadgets que les professionnels en quête d’autonomie totale.
Dans le téléphone comme dans l’automobile, l’écologie est devenue un argument commercial. Il est vrai qu’en temps de crise tous les moyens sont bons : dans le mobile aussi, les ventes devraient baisser en 2009, de 5 % à 10 % – une première dans cette industrie. Voilà pourquoi les constructeurs se lancent dans des modèles « verts », ou y réfléchissent, comme Sony Ericsson avec son projet GreenHeart. Face au Nokia 3110 Evolve et au Motorola W233 Renew, tous deux peu gourmands en énergie et construits avec des matériaux recyclables, Samsung oppose le Blue Earth, qui, en outre, fonctionne à l’énergie solaire. En Afrique où, selon l’Agence internationale de l’énergie, seulement 23 % de la population a accès au réseau électrique, cette capacité est loin du gadget : recharger son portable en toutes circonstances correspond à un réel besoin.
Il y a cinq ans, dans cet objectif, Motorola avait équipé certains téléphones d’une manivelle. L’appel à l’énergie solaire offre une alternative intéressante à ce système, qui se révélait vite d’une utilisation fastidieuse. La technologie est déjà très présente en Asie et soutenue par des fabricants locaux, à l’instar de l’accessoiriste Solio, qui vient de lancer un minuscule chargeur composé de trois panneaux solaires s’ouvrant en éventail. Côté constructeurs, le sud-coréen LG et le chinois ZTE travaillent à l’élaboration de portables rechargeables à l’énergie solaire. Samsung est le premier à déployer cette technologie à grande échelle.
De la forme d’un galet poli, le Blue Earth est un mobile 3G+ équipé d’un écran textile de 2,8 pouces (240 x 320 pixels) et de nombreuses fonctions multimédias. Samsung affirme que la coque est constituée de plastique PCM, fabriqué à partir de bouteilles recyclées. L’appareil intègre au dos des capteurs solaires lui permettant de s’alimenter en énergie aussi bien à la lumière naturelle qu’artificielle. Une heure d’exposition au soleil permet de converser environ vingt-cinq minutes. Mais pour disposer d’une autonomie de quatre heures, comparable à celle d’un modèle classique, il faut dix à quatorze heures de recharge.
Exploitant jusqu’au bout le filon écologique, le Blue Earth est doté de fonctions d’économie d’énergie et de préservation de l’environnement. Un bouton permet de désactiver la liaison Bluetooth, de réduire la luminosité de l’écran et la durée du rétroéclairage. Un podomètre embarqué calcule les émissions de CO2 économisées et le nombre d’arbres sauvés en optant pour la marche plutôt que la voiture. Et le chargeur secteur livré avec l’appareil ne consomme que 0,03 watt en veille (0,5 watt pour les plus énergétivores). Côté technique, le Blue Earth n’a rien à envier aux mobiles actuels. Compatible avec les réseaux 3G+, il est doté d’un appareil photo numérique 5 mégapixels, d’une radio FM RDS et d’un lecteur audio-vidéo. Il sortira en Europe au second semestre à un prix encore inconnu.
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