Les entreprises se positionnent
À peine ses relations normalisées avec les bailleurs de fonds, le pays entreprend de promouvoir son économie auprès des hommes d’affaires français. Et chinois.
« Nous allons mettre en œuvre toute une série de réformes afin de relancer les activités », promet Charles Diby Koffi, ministre ivoirien de l’Économie et des Finances. Avant d’égrener ses engagements : création de tribunaux de commerce, réforme de la loi sur la concurrence, accélération des procédures administratives pour le remboursement des crédits de TVA, paiement de la dette intérieure aux entreprises privées, poursuite des incitations fiscales au Nord… En visite en France du 7 au 10 avril, Diby Koffi s’est rendu à Paris et à Rennes pour promouvoir l’image de la Côte d’Ivoire auprès des hommes d’affaires français. Le point de décision de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) acquis, la Côte d’Ivoire a prévu d’engager 17 000 milliards de F CFA (26 milliards d’euros) sur cinq ans pour réduire la pauvreté, restaurer des infrastructures dégradées, relancer les filières agricoles et agroalimentaires, développer le commerce et les nouvelles technologies.
La France, qui a fortement appuyé le dossier ivoirien auprès des institutions de Bretton Woods, souhaite jouer un rôle pivot dans la reconstruction. Jean Dollé, chef de la mission économique à Abidjan, rappelle les avantages de l’économie du pays pour les entreprises hexagonales : un marché régional, un secteur privé dynamique, un espace francophone et francophile… L’Agence française de développement (AFD) a opéré son retour en 2008 et travaille dans l’optique d’un programme de sortie de crise.
Dans les milieux d’affaires, on souhaite reconquérir les marchés perdus et ne pas se faire ravir la place de premier partenaire. La France en Côte d’Ivoire, c’est 700 entreprises, 40 000 emplois et de grands contrats dans le domaine portuaire, la construction, la gestion de l’eau et de l’électricité. Après avoir proposé son aide à l’Angola et à la République démocratique du Congo, la Chine commence à se positionner. « Une vingtaine d’entreprises chinoises sont déjà présentes dans l’automobile, les télécoms, les infrastructures, l’exploitation minière et pétrolière, indique Me Pierre Koffi Djemis, fondateur du cabinet d’affaires PKD. Pékin a annulé 40 % de la dette ivoirienne, réhabilité plusieurs ministères, et s’est engagé à construire des hôpitaux et des écoles. »
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