Pétard mouillé

Il a suffi d’un tir de fusée raté, le 1er avril, pour déclencher un énième psychodrame international.

Publié le 15 avril 2009 Lecture : 1 minute.

Tout se passe comme si, pour exister sur la scène internationale, le régime nord-coréen avait périodiquement besoin de défier l’hyperpuissance américaine à l’aide de sa quincaillerie balistique et nucléaire héritée des temps soviétiques – et habilement bricolée depuis. Après les crises de 1998 et de 2006, il vient de s’offrir un énième psychodrame.

Le 5 avril, l’agence officielle KCNA annonce qu’un satellite expérimental a été lancé de la base Musudan-ri et placé sur orbite terrestre afin de diffuser des « hymnes révolutionnaires éternels ». Émotion immédiate à Séoul, Tokyo et Washington : s’agit-il vraiment d’un satellite ? N’est-ce pas plutôt un missile longue portée capable de frapper jusqu’à l’Amérique ? L’engin tant redouté n’est pourtant pas allé bien loin ! Le premier étage de la fusée qui le transportait a plongé dans la mer du Japon tandis que les deuxième et troisième s’abîmaient un peu plus loin, dans l’océan Pacifique. Un pétard mouillé, mais peu importe.

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Très vite, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit. Comme d’habitude, les Occidentaux appellent à une aggravation des sanctions, auxquelles, comme d’habitude, Chinois et Russes s’opposent. À Pyongyang, Kim Jong-Il éclate en sanglots : dire que l’argent ainsi dilapidé aurait pu servir à « améliorer le niveau de vie du peuple » ! À Pékin, les négociations à six sur la dénucléarisation de la Corée du Nord vont reprendre et, comme d’habitude, piétiner avec application. Jusqu’au prochain sketch du « cher leader ».

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