La déclaration mettra peut-être un peu de baume au cœur de Chafik Gharbi et de Lassoued Ali Kebir, le pilote et le copilote de l’ATR tunisien de la compagnie Tuninter qui s’était abîmé en mer au large de la Sicile en août 2005, causant la mort de 16 personnes. Condamnés, le 23 mars, à dix ans de prison par la justice italienne, ils ont reçu le soutien de Carlos Limon, le président de la Fédération internationale des associations de pilotes de ligne (Ifalpa), qui s’est déclaré solidaire de ses deux collègues tunisiens, qu’il a rencontrés à Tunis le 7 avril.
Limon a assuré que son association allait soutenir les deux hommes, qui ont interjeté appel à l’instar d’autres responsables de la compagnie également condamnés pour négligence fatale dans cet accident consécutif à la défaillance d’une jauge d’essence. Il a expliqué que les pilotes « ont accompli leur tâche dans les règles, et tenté et réussi un amerrissage conforme aux procédures internationales ».
Le jugement du tribunal de Palerme, extrêmement sévère, a été accueilli avec stupéfaction et incrédulité à Tunis. Si la responsabilité de Tuninter dans l’accident ne fait aucun doute, une jauge inadéquate ayant été installée sur l’appareil, ce qui a provoqué la panne d’essence, celle des pilotes, incriminés pour une erreur commise par la maintenance, est beaucoup plus difficile à admettre. Et la sentence prononcée à leur encontre est tout à fait inhabituelle. L’inertie médiatique de la Tunisie, qui a observé un silence radio assourdissant pendant toute la durée de l’enquête et du procès et laissé le champ libre à l’accusation et aux familles des victimes, fait aujourd’hui l’objet de vives critiques. Car elle n’a pas pu ne pas influencer négativement les jurés italiens. Morale de l’histoire : se défendre, c’est aussi bien communiquer.
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