Malema l’indomptable
À chaque jour sa bourde, son insulte ou sa menace. Les dérapages de Julius Malema, le président de la Ligue des jeunes de l’ANC (Ancyl), prêtent parfois à sourire, mais le plus souvent inquiètent.
Peu après son élection, en avril 2008, à la tête de l’Ancyl, il annonçait qu’il était « prêt à prendre les armes et à tuer » pour Zuma. Depuis, il a multiplié les provocations, ne respectant ni la loi ni ses aînés… et encore moins ses adversaires politiques. Il n’a pas hésité à renvoyer Desmond Tutu à sa retraite quand celui-ci lui demandait de réfléchir avant de parler. Il a traité le chef de file de l’opposition libérale, Helen Zille, de « raciste », lui trouvant « une tête d’espionne de l’apartheid ». Et les leaders du Congrès du peuple (Cope), né d’une scission de l’ANC, ne sont pour lui que des « traîtres » à la solde des impérialistes. Malema reprend ainsi la rhétorique du complot néocolonialiste cher au Zimbabwéen Robert Mugabe.
Son ami, le secrétaire général de la centrale syndicale Cosatu, Zwelinzima Vavi, lui prédit un destin à la Mandela (qui fut l’un de ses prédécesseurs à la tête de l’Ancyl). Ce qui n’a pas manqué de susciter des railleries, ses détracteurs suggérant que le « futur Mandela » passe d’abord vingt-sept ans en prison. Malgré la réputation sulfureuse de l’individu, jamais Jacob Zuma n’a voulu prendre ses distances avec le jeune trublion.
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