Déviation démocratique en Mauritanie

Publié le 8 avril 2009 Lecture : 1 minute.

– Dans le « Courrier des lecteurs » du J.A. n° 2511, le célèbre, mais très controversé intellectuel mauritanien, Ahmed Baba Miské (ABM), se livre à une diatribe contre le Front antiputsch en Mauritanie et fait une apologie à peine voilée du coup d’État survenu en août 2008 dans ce pays. Or la « très forte majorité » qui approuverait, selon lui, le coup d’État, relève tout simplement d’une assertion sans fondement. Quand bien même la totalité des parlementaires adhéreraient au putsch, cela ne remettrait nullement en question la légitimité du président (élu par l’ensemble du collège électoral mauritanien, il a la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale sans que celle-ci ait la possibilité de le démettre, si ce n’est en ayant recours à la Haute Cour de justice). Selon la Constitution, le président « incarne l’État » (article 24). La majorité de circonstance ne trompe personne, car, à la veille du putsch, ils n’étaient que vingt-cinq députés sur quatre-vingt-quinze à souhaiter le départ d’Abdallahi… Le véritable juge est le peuple qui a apporté son soutien massif au président renversé malgré les intimidations en tout genre. L’attaque de notre brillant intellectuel contre Abdallahi est plus étonnante encore. Il accuse ce dernier d’être l’auteur d’une « déviation de l’expérience démocratique » ! ABM est lui-même l’auteur d’une série d’articles en 2008 qui font l’éloge de cette expérience qu’il fustige à présent. Au fait, de quelle déviation parle-t-il : de celle du président ou de la sienne propre ?

El-Béchir Ould Hammadi, Paris, France

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