Courrier des lecteurs

Publié le 8 avril 2009 Lecture : 3 minutes.

L’Afrique, laboratoire de la CPI

– Je suis d’accord avec le principe que chacun doit payer pour tout ce dont il s’est rendu coupable, y compris les chefs d’État et surtout ceux ne voulant pas quitter le pouvoir en Afrique. Mais, tout de même, un peu de respect ! Qu’est-ce que cette démarche consistant à toujours expérimenter de nouvelles procédures en Afrique ? Pourquoi Bush, Rumsfeld, Blair et Howard n’ont-ils pas subi en premier le sort réservé à El-Béchir aujourd’hui ? Ces pantins de la CPI ont trouvé un laboratoire expérimental en Afrique. J’encourage Jean Ping à continuer d’être ferme vis-à-vis des organisations « néo-inféodalisantes » que sont l’UE, l’ONU, le FMI, et j’en passe. Je souhaite qu’aucun pays africain ne reconnaisse cette « CPI », notamment l’UA, qui doit donner l’exemple en ce sens.

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Martin Bidoung, Bordeaux, France

N’oubliez pas les artistes congolais !

– Fidèle lecteur de J.A., c’est avec un grand sourire aux lèvres que j’eus la surprise de découvrir dans son n° 2512 le supplément « Ecofinance » dédié au Congo et à son potentiel. Cela ne pouvait qu’exciter ma curiosité car je suis fils de ce pays et c’est à ce titre que j’interviens pour louer le travail réalisé, même si je note à regret que c’est un compendium quelque peu lapidaire.

D’abord, une erreur : Tchicaya U Tam’Si, dit le Rimbaud noir, fils de Gérard Félix Tchicaya, premier parlementaire du Moyen-Congo, mourut en France dans la nuit du 21 au 22 avril 1988, en Haute-Normandie et non pas en 1998, comme indiqué dans le supplément. Toujours dans la rubrique « culture », je suis également déçu de ne point voir cité le nom de Wilfried N’Sondé, qui obtint pour son premier roman, Le Cœur des enfants léopards, le prix des Cinq Continents de la Francophonie en 2007.

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Autre déception, l’absence de Rapha Boundzeki, qui nous a quittés il y a presque un an. Ce jeune musicien chantait essentiellement en lari, un dialecte du pays Kongo, et décriait sur le ton de la dérision les tares de la société. À noter aussi que Zao reçut le prix de l’Unesco pour sa chanson contre la guerre dans le monde, appelant les hommes à vivre en parfaite harmonie, quelles que soient leurs origines.

À côté de lui, un jeune talent qui fait dans la moralisation : Hardos Massamba, vivant actuellement au Canada, et N’Zongo Soul, qui nous a émoustillés autrefois avec son Walla. Ce dernier a forgé le concept de musicosophie et est un des rares musiciens à comprendre l’essence de l’art, pourfendant le ridicule du dandysme congolais (« sapelogie » ou « sapologie ») auquel il préfère l’élégance intellectuelle.

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Van Manchette, poète, Casablanca, Maroc

Sida : les propos criminels de Benoît XVI

– Très fidèle lecteur de votre irremplaçable journal, je suis un peu abasourdi par l’article sur la visite du pape en Afrique (J.A. n° 2515). Benoît XVI n’a pas fait que répéter la position traditionnelle de l’Église, il l’a considérablement aggravée en tenant des propos que d’aucuns jugent criminels. Il veut sans doute oublier que ce sont bien souvent les prêtres qui distribuent les préservatifs.

Je pense également que la population camerounaise, rongée par les problèmes sociaux et victime de la corruption, se moque éperdument du rigorisme affiché par le « Panzerkardinal » et lui a fait fête pour ce qu’il est censé représenter, et non pour ce qu’il est réellement. En tout cas, ses propos sont d’une extrême gravité, surtout quand on sait l’importance du combat contre le VIH-sida pour l’avenir de l’Afrique.

Patrice Chevy, Garches, France

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