Sur les traces des tirailleurs tunisiens

Grâce à des recherches menées des deux côtés de la Méditerranée, Paul Nicolas revient sur ces soldats qui se sont battus pour la France.

Publié le 7 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

Tout est parti d’une simple promenade dans les Vosges. L’auteur, originaire de la Moselle, a coutume de faire des randonnées dans la région et voici qu’un jour, alors qu’il se trouve sur le sommet du Hohneck, à 1 363 mètres d’altitude, son attention est attirée par une stèle où il lit l’inscription suivante : « 4e régiment de tirailleurs tunisiens. Combats du 5 au 14 décembre 1944 ». Il s’agit de ce que les historiens appellent la bataille « Sidi Brahim des neiges », nom donné aux terribles combats que les soldats tunisiens ont menés sous le drapeau français dans les montagnes vosgiennes. Paul Nicolas décide alors d’exhumer la mémoire de ces soldats. Il mène ses recherches entre la France et la Tunisie, fouille les archives, sillonne les musées et les cimetières, recueille les souvenirs des derniers témoins vivants. Il découvre qu’entre 1885 et 1963 l’armée française a compté dans ses rangs neuf régiments composés de tirailleurs tunisiens.

Ces soldats quittent en 1943 l’Afrique pour combattre les nazis en Italie, avant de remonter en France et de partir à la conquête du massif vosgien en 1944. Ce sera le premier régiment de l’armée française à pénétrer en territoire allemand. Le franchissement du Rhin et la prise de Stuttgart marquent les derniers combats du 4e régiment de tirailleurs tunisiens à qui le général de Gaulle remet la 9e palme et le droit de porter la fourragère jaune.

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Une fois la guerre terminée en Europe s’allume le foyer de l’Indochine. Le régiment s’engage alors sur ce théâtre d’opérations après avoir débarqué à Saigon avec sept autres bataillons. Le milieu asiatique très différent et les conditions sanitaires difficiles leur infligeront d’indescriptibles souffrances. Lorsqu’ils rentrent en Tunisie, en 1954, ils constatent la fin du protectorat. Beaucoup quittent alors leur pays d’origine.

Avec ses treize participations à différentes batailles, le 4e régiment est aujourd’hui l’un des plus décorés de l’armée française. Il disparaîtra en 1962 mais l’Histoire retiendra ceci : grâce à ces « enfants du feu » qui ont servi le pays sur plusieurs fronts, « la France, conclut Paul Nicolas, a pu retrouver son rang de grande puissance mondiale ».

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