Quatre outils pour financer le Nepad
Réunissant tous les intervenants, les organismes Pact, Pida, ICA et IPPF gèrent déjà une cinquantaine de programmes et plus de 40 milliards de dollars.
Quand le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) a été lancé, en juillet 2001, à Lusaka (Zambie), par le sommet de l’Union africaine, personne n’y a cru. Le Nepad est devenu un fourre-tout de projets que les dirigeants voulaient réaliser. Sans jamais se poser les questions qui s’imposaient : quand, pourquoi, comment et avec quel argent ? Depuis que la BAD a été désignée chef de file, des priorités ont été fixées, avec un examen régulier, des fonds d’investissement ont été mobilisés et des études rigoureuses (coût/bénéfice/impact) ont été entreprises afin que les projets soient « viables et bancables ». Les principaux outils aujourd’hui actifs sont au nombre de quatre. Ils doivent être chapeautés par un « mécanisme de coordination » en cours de finalisation. Celui-ci regroupera les responsables des communautés régionales, des institutions financières et tous les autres intervenants. Il sera piloté par l’Union africaine avec l’appui de la BAD.
Plan d’action à court terme (Pact, ou Stap en anglais). Lancé en 2002 dans le cadre du Nepad, il porte sur les programmes « phares » qui doivent être mis en œuvre le plus rapidement possible. Au total, 46 projets et études ont été entrepris jusqu’à la fin de 2008, avec un apport financier de 4 milliards de dollars (dont 2,1 milliards pour la BAD).
Programme de développement des infrastructures en Afrique (Pida, en anglais). Son objectif est de mettre en place des infrastructures permettant d’impulser davantage l’intégration économique. Sa préparation est menée par la Commission de l’Union africaine, le Nepad et la BAD, qui en assure le secrétariat. Le Pida vise à établir un « cadre stratégique » multisectoriel (énergie, transport, technologies de l’information et de la communication, eau et assainissement) et d’établir un programme de mise en œuvre en trois phases – court, moyen et long terme d’ici à 2030 –, chacune étant dépendante des possibilités de financements public et privé. L’étude démarrera en juin pour une remise fin 2010 (pour un coût total de 5 millions d’euros).
Consortium pour les infrastructures en Afrique (ICA, en anglais). Créé à l’initiative du G8 (sommet de Gleneagles, 2005), il regroupe les principaux bailleurs de fonds multilatéraux (Banque mondiale, BAD, Union européenne) et sept pays (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni). Son objectif est d’amener ses membres à davantage d’efficacité par la conjugaison de leurs efforts (éviter les doubles emplois) et de promouvoir le partenariat public-privé. Son secrétariat est assuré par la BAD. Le bilan des opérations en 2007 s’établit à 12,4 milliards de dollars (en hausse de 61 % sur 2006).
Fonds de préparation des projets d’infrastructures (IPPF, en anglais). En partenariat avec d’autres donateurs (Allemagne, Canada, Danemark, Norvège, Royaume-Uni), la BAD a créé en 2003 un fonds en vue d’aider à la préparation de projets Nepad. Le montant capitalisé s’élève aujourd’hui à 45 millions de dollars. D’autres contributions sont attendues de la Suède, de l’Italie, de l’Espagne et du Japon. À ce jour, le fonds a financé la préparation de 29 projets (18,1 millions de dollars).
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