A la recherche de 15 milliards

Si l’APD a progressé de 10,2 % en 2008, elle reste très en deçà des promesses du G8 de Gleneagles en 2005.

Publié le 7 avril 2009 Lecture : 1 minute.

Ils redoutaient une baisse ; les dirigeants africains peuvent être rassurés : en 2008, l’aide publique au développement (APD) a fait un bond global de 10,2 %. Selon les chiffres publiés le 30 mars par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), lequel regroupe vingt-deux pays donateurs plus la Communauté européenne, le montant des sommes allouées s’établit en termes réels à 119,8 milliards de dollars – net des remboursements de prêts (14,1 milliards de dollars) –, ce qui représente 0,30 % du revenu national brut des pays membres du CAD. Et, à titre de comparaison, environ 1 % de la dette américaine…

Les États-Unis sont d’ailleurs en volume le plus gros donateur (26 milliards de dollars), suivis par l’Allemagne (13,9 milliards), la Grande-Bretagne (11,4 milliards), la France (10,9 milliards) et le Japon (9,3 milliards). Mais seuls cinq pays dépassent le taux recommandé par l’ONU de 0,7 % de leur revenu brut national : la Suède (0,98 %), le Luxembourg (0,92 %), la Norvège (0,88 %), le Danemark (0,82 %) et les Pays-Bas (0,80 %), la France se situant à la 11e place (0,39 %). Si les pays nordiques sont, comme d’habitude, parmi les plus généreux, trois pays méditerranéens se classent parmi ceux dont la contribution a le plus augmenté en 2008 : la Grèce (+ 26,9 %), le Portugal (+ 21,1 %) et l’Espagne (+ 19,4 %), qui offrent les mêmes performances que les États-Unis (+ 24,1 %) et la Grande-Bretagne (+ 24,1 %).

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Principale cible des pays donateurs, le continent n’a pas été oublié. Sans les allègements de dettes, celui-ci a reçu en APD bilatérale 26 milliards de dollars en 2008 (+ 10,6 %), dont 22 milliards pour l’Afrique subsaharienne (+ 10 %). Mais la manne de l’aide, fragile en temps de crise, est à double tranchant. D’une part, les donateurs auront bien du mal à respecter leur engagement, pris en 2005 au G8 de Gleneagles, de porter leur aide de 80 milliards de dollars en 2004 à 130 milliards en 2010. Il faudrait, selon le CAD, que ceux-ci mobilisent « entre 10 et 15 milliards de dollars supplémentaires » pour y parvenir. Rien n’est moins sûr aujourd’hui. D’autre part, la forte augmentation de 2008 s’explique surtout par l’accroissement des aides bilatérales sous forme de prêts qui, d’une manière ou d’une autre, devront être remboursés…

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