Areva tisse sa toile en Afrique
Publié le 7 avril 2009 Lecture : 1 minute.
La conclusion d’un préaccord entre Areva et la RD Congo confirme la volonté du numéro un mondial du nucléaire civil de diversifier ses sources d’approvisionnement en combustible. Le continent fait figure de priorité, le Niger en tête. Les deux filiales Somair et Cominak, présentes dans la région d’Arlit depuis les années 1960, ont extrait 3 153 tonnes d’uranium en 2007, soit plus de la moitié de la production du groupe français, qui exploite également des mines au Canada et au Kazakhstan. Après de vives tensions avec Niamey – qui a obtenu un doublement du prix d’achat en août 2007 après avoir expulsé le directeur d’Areva au Niger, Dominique Pin – et d’âpres négociations sur le fabuleux gisement d’Imouraren, Areva a signé le 5 janvier le permis d’exploitation de ce site, le plus important d’Afrique et le deuxième au monde. La production annuelle est estimée à 5 000 tonnes pendant plus de trente-cinq ans pour un investissement initial de plus de 1,2 milliard d’euros (800 milliards de F CFA). « Le Niger est stratégique pour nous. Nous ne pouvons pas vendre de centrales si nous n’avons pas de minerais », explique Zéphirin Diabré. Ce n’est pas une raison pour négliger les autres pays.
En rachetant pour 2,5 milliards de dollars, en juillet 2007, la société canadienne UraMin, Areva a mis la main sur des actifs en Afrique du Sud, en Namibie – la mine de Trekkopje doit devenir le premier site de production au monde – et en Centrafrique. Objectif : atteindre une production d’uranium de 12 000 tonnes d’ici à 2012. Mais avec Bangui qui souhaitait renégocier le contrat à son avantage – un droit d’entrée a été évoqué –, tout n’est pas allé sans mal. Après un entretien avorté à Rome, en octobre 2007, Anne Lauvergeon est finalement reçue, un mois après, par le président François Bozizé lors d’un voyage officiel à Paris. Les deux parties ont depuis trouvé un compromis. La mine de Bakouma, dans l’est du pays, doit entrer en production en 2010. Areva mène également des programmes d’exploration au Gabon et au Sénégal.
