« Douch » le boucher devant ses juges

Kaing Guek Eav dirigeait le camp S-21 où, au temps des Khmers rouges, quinze mille personnes furent massacrées. Son procès entre dans sa phase décisive.

Publié le 8 avril 2009 Lecture : 1 minute.

Trahi par ses grandes oreilles ! Le plus célèbre bourreau de l’épopée khmère rouge (2 millions de morts entre 1975 et 1979), coulait des jours tranquilles quand, en 1999, il fut démasqué par un photographe. Aujourd’hui, Kaing Guek Eav, alias Douch, 66 ans, comparaît devant un tribunal composé de juges cambodgiens et étrangers. Accusé de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité, torture et meurtres avec préméditation », il risque la réclusion à perpétuité.

Auxiliaire de Pol Pot et de sa clique de fanatiques communistes, Douch opérait à Tuol Sleng (« camp S-21 »), un lycée de la capitale reconverti en prison. Et ce professeur de mathématiques tenait ses comptes avec soin : 15 000 hommes, femmes et enfants y ont été liquidés après avoir subi des tortures inouïes. Son procès s’est ouvert à l’issue de longues négociations entre l’ONU et un gouvernement cambodgien réticent, plusieurs de ses membres étant d’ex-Khmers rouges. Le chef, Pol Pot, est mort en 1998 sans être inquiété. Nuon Chea, son numéro deux, Khieu Samphan, le « président », Ieng Sary, le ministre des Affaires étrangères, et Ieng Thirith, son épouse, attendent d’être jugés. Âgés et en mauvaise santé, ils nient en bloc et jouent la montre. Douch, converti au christianisme, a demandé pardon aux (rares) survivants. Mme Ieng, restée fidèle à l’orthodoxie marxiste, promet l’enfer à ses futurs juges.

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