Quand le foot tourne au drame

Une bousculade a causé la mort de dix-neuf supporteurs le 29 mars à Abidjan. À qui la faute ?

Publié le 7 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

Laxisme, corruption, défaillance sécuritaire, complicité d’homicide involontaire… les accusations, relayées par la presse ivoirienne, pleuvent à l’encontre des forces de sécurité et des responsables de la Fédération ivoirienne de football (FIF). Policiers et organisateurs sont en effet tenus pour responsables de la tragédie qui a fait 19 morts et 132 blessés, le 29 mars, dans une bousculade à l’entrée du stade Houphouët-Boigny. Les événements se sont déroulés avant le match Côte d’Ivoire-Malawi (5-0) comptant pour les phases éliminatoires de la Coupe du monde de football de 2010. Aucune personnalité impliquée dans l’organisation du match n’a jugé bon de démissionner, mais des sanctions sont annoncées. Le chef de l’État, Laurent Gbagbo, très ému, a présidé le 1er avril, au premier des trois jours de deuil national, la cérémonie d’hommage aux victimes. En larmes, le président n’a pu finir son discours. Il a ordonné l’ouverture d’une enquête confiée au procureur de la République Raymond Tchimou et à son collègue militaire Ange Kessi Bernard.

Le Premier ministre, Guillaume Soro, a annoncé des audits de la sécurité du stade Houphouët-Boigny ainsi que du système de billetterie. La FIF avait organisé le match à guichets fermés, ce qui n’a pas empêché de nombreux spectateurs munis de billets de ne pouvoir accéder au stade, déjà comble. De lourds soupçons pèsent sur des éléments de la police et la gendarmerie qui auraient, contre quelques francs CFA, laissé l’accès libre à des visiteurs sans ticket. Des spectateurs lésés auraient alors essayé de forcer le passage en faisant sauter le portail. Paniquées et débordées, les forces de sécurité ont fait usage de grenades lacrymogènes. Ces événements, qui sont intervenus vingt minutes avant l’arrivée du chef de l’État au stade, n’ont pas été relayés sur le réseau radio de la police et de la gendarmerie. C’est à la fin du match que la nouvelle, donnée par les médias internationaux, a été connue. Ce qui n’a pas empêché certains joueurs d’aller festoyer le soir même dans des boîtes de nuit de la ville.

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