Littérature d’émancipation ou filon d’éditeur ?

Sur la couverture, le roman L’Amande est présenté comme le premier récit intime écrit par une musulmane. Sorti chez Plon en 2004, le livre raconte dans un style cru l’éducation sexuelle d’une jeune Marocaine.

Publié le 7 avril 2009 Lecture : 1 minute.

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Les musulmans et le sexe

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Sous le pseudonyme de Nedjma, mythique femme fatale de la poésie algérienne, l’auteur entend rivaliser d’audace avec les anciens (voir encadré « L’érotisme dans le sexe »), « librement, sans chichis, la tête claire et le sexe frémissant ». L’idée de ce livre lui est venue après le 11 Septembre pour « parler de corps vivants et appétissants » plutôt que des corps mutilés des kamikazes ou des visages voilés des femmes afghanes. Distribué dans vingt-cinq pays et passé sous le manteau dans ceux où il est interdit, le livre (grand format) a été vendu à 40 000 exemplaires en France. L’auteur, qui refuse de révéler son identité par peur des représailles, a publié en mars son dernier roman, La Traversée des sens (Plon).

D’autres femmes sont également sur cette veine romanesque, comme la syrienne Salwa Al Neimi, auteur de La Preuve par le miel (Robert Laffont). Un journal émirati parle d’« intifada sexuelle » et la presse libanaise a chanté les louanges de « ce livre qui libère, qui séduit et qui devance les hommes ». Vendu à 20 000 exemplaires, on peut supposer que cette confession libertine a eu beaucoup plus de lecteurs secrets.

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C’est enfin d’Arabie saoudite, pays wahhabite et puritain, que viennent les dernières découvertes littéraires. Publiées au Liban, Les Filles de Riyad, de Rajaa Alsanea (Plon) ont d’abord été interdites au royaume des Saoud puis autorisées, leur succès en faisant les vedettes du Salon du livre de Riyad en 2006. Composé d’échanges de mails entre de jeunes Saoudiennes, le livre raconte les premiers émois de ces adolescentes brimées dans leur épanouissement sexuel. Enfin, Zaynab Hifni est devenue une figure incontournable de la littérature érotique dans le monde musulman. Dans Je ne pleurerai plus ou Femmes à l’Équateur, cette Saoudienne réfugiée à Londres milite pour la libération du corps féminin et la libre expression du désir.

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