De quelques tabous…
Mariage, virginité, divorce, adultère, homosexualité… Les codifications et les interdits sont nombreux.
Les musulmans et le sexe
L’une des phobies de l’islam est la pratique du sexe hors mariage. Les croyants se sont donc évertués à rendre licite le lien éphémère en convolant devant témoins. D’où le « mariage temporaire » (zawat al-mut‘a) chez les chiites ou le « mariage du voyageur » (nikah al-misyar), chez les sunnites.
Si l’islam réprouve l’adultère, rien dans le Coran ni dans la Sunna ne punit la femme de lapidation, une pratique juive à l’origine, à laquelle l’Évangile a mis fin avec la fameuse phrase du Christ à propos de Marie Madeleine : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. »
Le respect du cadre conjugal vise à préserver le lignage et les héritages, l’islam rejetant l’adoption. Ce même souci pousse à mettre des règles strictes au remariage des divorcées. La idda, période d’attente de trois mois entre deux unions, est obligatoire pour la femme afin de s’assurer de la paternité des enfants éventuels. Ce qui n’empêche pas quelques contorsions : les divorcées qui tombent enceintes quelques semaines après une séparation ont inventé le mythe de « l’enfant endormi », issu de l’ex-mari mais qui se serait assoupi…
Si l’attachement à la virginité est présent dans les autres religions monothéistes et dans toute la Méditerranée, il l’est encore plus en terre d’islam, où la membrane intacte est considérée comme un code d’honneur et un gage de vertu. Jaloux et fiers, les musulmans y voient une ultime récompense selon une tradition qui leur promet, dans l’au-delà, un éden avec une profusion de vierges dont l’hymen se reconstitue après chaque rapport. Quant à l’assimilation de la virginité à la piété, elle garantit à la croyante une place au paradis. Ce qui explique le recours à la couleur verte pour le linceul et aux rubans ornant les cheveux pour les filles qui décèdent jeunes et vierges.
Nombre de pratiques consistent à préserver l’hymen à travers des procédures relevant le plus souvent de la magie et que l’on appelle, entre autres, le « blindage ». La défloration et le saignement constituent encore dans certains villages musulmans l’événement le plus important de la nuit de noces. Sur ce registre, les descendantes de Shéhérazade sont passées maîtres dans l’art de camoufler les hymens abîmés : de la goutte de sang prélevé sur un doigt, jusqu’au foie d’un oiseau dissimulé dans une petite bourse. Aujourd’hui, les progrès scientifiques aidant, il est devenu aussi aisé de recoudre une membrane que de faire un ourlet à sa jupe…
À l’instar du christianisme et du judaïsme, l’islam déconseille la période des menstrues pour les rapports. Si l’homosexualité, la pédophilie et la zoophilie sont interdites comme dans les autres religions, tout le reste est permis en amour : se regarder totalement nus – d’après le hadith de Aïcha : « Je prenais mon bain avec le Prophète alors que nous étions en état de grande impureté dans un même récipient » –, avoir des rapports buccaux ou s’adonner aux plaisirs solitaires. Quant à la sodomie, certains oulémas l’ont interdite, d’autres l’ont autorisée en vertu du verset : « Vos épouses sont pour vous un champ de labour, allez à votre champ comme vous le voulez. »
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