Bordeaux renoue avec l’Afrique

Fini le prestige, place au business. Après avoir organisé, au tournant du millénaire, quatre Conventions euro-africaines mettant à l’honneur un pays, dont la Côte d’Ivoire et le Sénégal, la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux (CCIB) avait abandonné l’idée en 2003. « C’était trop institutionnel », lâche Pierre Garrau, son directeur du développement. Manière de dire que ces opérations ne servaient pas les entreprises de la région et ne leur ouvraient guère les portes de nouveaux marchés.

Changement de registre, les 2 et 3 avril dernier au centre de congrès de la Cité mondiale, à l’occasion des Africa France Business Meetings. Près de quatre-vingts entreprises africaines venues de dix-neuf pays, et autant du Bordelais, ont déboursé 900 euros pour échanger cartes de visite, connaissance des produits et des marchés, projets de partenariats.

Après un mot de bienvenue d’Alain Juppé, ancien Premier ministre français et maire de Bordeaux, les participants ont enchaîné conférences (sur les financements, l’ingénierie, les énergies nouvelles…) et rencontres ciblées ultrarapides : un quart d’heure chacune, dans le cadre de rendez-vous pris à l’avance, après avoir passé au crible les dossiers des entreprises. Au total, 1 100 entretiens, soit une moyenne de douze par participant. « Nous avons organisé le premier “speed-dating” d’affaires », se réjouit Alain Taris, président du Club d’entreprises Bordeaux Afrique, qui compte une cinquantaine de membres.

Reste que, pour cette première, la CCIB en sera de sa poche. Le point d’équilibre de la manifestation était fixé à deux cents inscrits, il n’en est venu que cent soixante. Pas de quoi décourager les organisateurs. Convaincus de l’efficacité de l’opération, ils travaillent déjà à son édition 2010