« Saint Marc » prépare son retour

Publié le 6 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

Réfugié à Mbabane, la capitale du Swaziland, après la prise du pouvoir par Andry Rajoelina le 17 mars, Marc Ravalomanana ne semble pas prêt à abandonner la partie. Fort de l’appui inconditionnel du roi Mswati III, il a obtenu le soutien de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), qui a décidé de suspendre la participation de Madagascar à ses institutions « jusqu’au retour [de ce pays] à l’ordre constitutionnel ».

La Grande Île a également été frappée d’ostracisme par l’Union africaine et, le 2 avril, par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Le chef de l’État en exil a enfin reçu l’aide de Paris : le secrétaire d’État chargé de la Coopération, Alain Joyandet, a déclaré le 29 mars que Ravalomanana, qui n’a pas formellement démissionné, est toujours le « président en titre ».

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Profitant de la tribune de la SADC, l’intéressé a enfoncé le clou, le 1er avril, devant les dirigeants de l’Afrique australe réunis à Mbabane. « Je n’ai jamais démissionné. J’ai été forcé de transmettre le pouvoir sous la menace d’une arme, a-t-il expliqué. Ma famille et moi-même étions encerclés par des soldats qui menaçaient nos vies. Mon fils et sa femme ont été contraints de se cacher dans la forêt. La seule échappatoire était de quitter le pays. »

Une version que démentent le chef de l’état-major malgache, le colonel André Andriarijaona, et les diplomates présents au palais d’Iavoloha dans la matinée du 17 mars. « Nous n’avons vu aucun militaire, rapporte l’un d’entre eux. Lorsque le président nous a reçus pour nous signifier qu’il jetait l’éponge, il semblait plutôt serein. »

Tout en ralliant la communauté internationale à sa cause, le « président légal » remobilise les siens. Le 2 avril, son parti a boycotté les assises nationales, convoquées pour fixer le futur calendrier électoral. Parallèlement, ses militants ont remplacé ceux de Rajoelina sur la place du 13-Mai, et les manifestations en sa faveur font le plein, encouragées par les pasteurs de l’Église réformée (FJKM), dont il est le vice-président. Enfin, Ravalomanana multiplie les interventions pour galvaniser ses troupes, parfois en invoquant la Bible. « N’ayez crainte, je reviendrai bientôt », scande-t-il, paraphrasant saint Marc.

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