Courrier des lecteurs

Publié le 1 avril 2009 Lecture : 3 minutes.

Complices de coups d’État

– Dans le cas de Madagascar, il est décevant d’entendre un grand pays comme la France émettre des réserves uniquement sur le délai de transition de vingt-quatre mois, qu’elle trouve trop long. Mais d’autres exemples encore plus scandaleux sont venus du président du Sénégal, qui a apporté son soutien au putsch des militaires en Guinée, et du président en exercice même de l’Union africaine, qui considère comme un fait accompli le dernier coup d’État en Mauritanie. Avec l’assassinat récent du président de Guinée-Bissau, les vieux démons reviennent à la mode en Afrique. Et les dirigeants qui continuent à donner de l’Afrique cette image lamentable en portent la totale responsabilité.

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Toute interruption d’un processus constitutionnel est inadmissible. Ce dernier est la seule façon de concourir à l’éducation politique de masses facilement influençables. Il faut absolument dissuader, avec les moyens les plus énergiques, toute velléité de prise de pouvoir autrement que par les urnes. Et attendre la fin du mandat d’un dirigeant qui n’aurait pas respecté ses promesses électorales pour le sanctionner. Faire preuve de compréhension envers un coup d’État, c’est s’en rendre complice.

Raphaël Tsana Owona, Yaoundé, Cameroun

Un peuple laissé pour compte

– Les problèmes de Madagascar ne se résoudront pas rapidement et la population le sait. D’ailleurs, elle ne reproche pas à Marc Ravalomanana le fait d’être pauvre, elle a déjà trouvé quelqu’un pour ça en la personne de Didier Ratsiraka. La population ne reproche pas à Ravalomanana de ne pas savoir négocier avec les bailleurs de fonds, ce titre est déjà octroyé à Albert Zafy. Elle ne lui reproche pas non plus d’être un pion des étrangers, c’est déjà le rôle attribué à Philibert Tsiranana. La population reproche à son ex-président son incapacité à remplir son rôle de guide vers une vie digne. En effet, le peuple de Madagascar ne veut pas d’une croissance à double chiffre si celle-ci fait des laissés-pour-compte et des marginaux.

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Nul n’est censé être au-dessus des lois. Et à Madagascar la Constitution est devenue une échappatoire pour les hommes de pouvoir en cas de difficultés provoquées par leur incompétence politique. Ainsi, les Malgaches sont déroutés quand la communauté internationale exige le retour au respect de la Constitution durant ces périodes de troubles. Mais tant qu’ils n’obtiendront aucune réponse à leurs attentes en terme de soutien à la consommation, la Grande Île ne sera ni stable ni en paix. Et les régimes se succéderont tandis que le peuple s’appauvrit.

Salohy Rabesson, Strasbourg, France

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Ode à Édith Bongo

– Quand sonne le glas de la Parque et du trépas

Impérieux tel un crépuscule qui s’abat

Sans égard au décor ni même à notre émoi

Le destin impassible et sourd étend sa loi […]

D’un limon précieux et doux Vénus te fit don

Servi d’un port de tête élégant de bon ton

L’âme généreuse et fidèle en amitié

Pansait de ses élans les maux des cœurs blessés

En ces instants derniers la prière et la foi

Furent amis fidèles à amener ta croix

Enseignez-moi mon père à prier notre Dieu

Dis-tu au père Hebga d’un ton serein et pieux […]

Que ma prière émue s’élève dans les cieux

Et t’ouvre amplement le royaume de Dieu

Que le ciel sans égards à tes tristes péchés

T’accueille sous son toit d’une paix retrouvée.

Nicolas Bissek, écrivain d’art, Paris, France

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