Faux-fuyant

Publié le 1 avril 2009 Lecture : 1 minute.

Voici un mot qui n’est plus utilisé aujourd’hui qu’au sens figuré mais qui, comme c’est souvent le cas, a une origine très concrète.

Au départ, c’est un terme de vénerie. Au XIIIe siècle, il désignait tout chemin de traverse par lequel le gibier, poursuivi par les chasseurs, pouvait s’enfuir et leur échapper. Mais, pourrait-on demander, pourquoi « faux » ? Après tout, il n’y a rien de vrai ni de faux dans cette histoire, seulement une question de survie… C’est exact : « faux » est en fait une déformation de l’ancien adverbe fors qui dérive du latin foris : « en dehors ». Rien à voir avec l’idée de fausseté ! Tous ceux qui ont usé leurs fonds de culotte sur les bancs de l’école française se souviennent de la phrase « tout est perdu, fors l’honneur » qui aurait été écrite par François Ier à sa mère, Louise de Savoie, au soir de la bataille de Pavie (en fait, il usa d’une autre tournure… mais ce n’est pas l’objet de cette chronique).

la suite après cette publicité

Il n’est pas étonnant que fors-fuyant soit devenu faux-fuyant : l’idée est à peu près la même et quand fors disparut, faux prit naturellement sa place.

Aujourd’hui, « faux-fuyant » désigne tout moyen d’esquiver une question, d’éluder, de se tirer d’embarras, bref, de « noyer le poisson ». Le gibier s’est carrément jeté à l’eau…

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires