Vent porteur pour la finance islamique

Épargnée, pour le moment, par la tempête actuelle, la finance islamique poursuit son essor en Afrique, où elle compte une quarantaine d’établissements.

Publié le 1 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

« Charia compliant » (compatible avec les préceptes du Coran), l’expression est devenue courante dans le monde bancaire. Pas seulement au Moyen-Orient, où le marché a pris son envol, mais également en Europe (pionnière, l’Islamic Bank of Britain est née en 2004 en Grande-Bretagne), au Maghreb et en Afrique subsaharienne. Il est vrai qu’en ces temps de crise une finance qui assure bannir la spéculation et les intérêts, qui est déconnectée de la débâcle des crédits et autres subprimes empoisonnées, a de quoi séduire.

Franchissant ses frontières d’origine, la finance islamique surfe sur un taux de croissance annuel de près de 15 %. Avec une prédilection pour l’Afrique du Nord. Albaraka Banking Group (ABG) et Gulf Finance House (GFH), toutes deux de Bahreïn, y font figure de référence. La première a implanté des filiales en Algérie (Albaraka Banque d’Algérie y serait la plus profitable du secteur), en Tunisie et en Égypte. GFH multiplie les investissements en Algérie, en Tunisie ainsi qu’en Libye et au Maroc. Ces derniers sont pourtant les deux seuls pays d’Afrique du Nord à n’avoir pas encore agréé de banque islamique (le Maroc a seulement autorisé la commercialisation de trois produits). Mais leurs grands projets d’investissement (infrastructures, zones franches, tourisme…) attirent les capitaux arabes.

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Plus au sud, le Soudan, avec plus d’une vingtaine de banques islamiques captant près de 80 % du marché, fait figure d’exemple en la matière. La Mauritanie, la Gambie, la Guinée, le Sénégal, le Liberia, le Niger, le Kenya et Djibouti ont aussi accordé des licences bancaires à des institutions islamiques. « Le rayonnement du Moyen-Orient en Afrique, via ses chaînes de télévision satellite, a beaucoup joué », explique Zoubeir Ben Terdeyet, consultant et initiateur du Forum africain de la finance islamique, dont la deuxième édition se tient à Casablanca du 31 mars au 2 avril. Près d’une quarantaine d’institutions financières opèrent à ce jour sur le continent, qui compte 412 millions de musulmans, contrôlant autour de 18 milliards de dollars d’actifs d’après le cabinet de notation Moody’s… Soit 8 % seulement du marché bancaire. Le marché potentiel est estimé à 235 milliards de dollars. C’est dire s’il existe une grande marge de progression en Afrique.

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