Un choc culturel
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L’hostilité entre l’AKP et l’armée est politique, mais reflète aussi un clivage socioculturel entre deux mondes qui ne se comprennent pas. D’un côté, des conservateurs pieux venus d’une Anatolie considérée comme « arriérée », mais qui s’enrichissent et s’embourgeoisent ; de l’autre, des laïcs, issus des grandes écoles d’Ankara ou d’Istanbul, qui ont tendance à les regarder de haut.
Dans son journal, Mustafa Balbay en donne deux exemples.
Fin 2002, le général Kilinç demande à Abdullah Gül, alors Premier ministre, d’exiger de son épouse qu’elle renonce à son turban [foulard islamique]. Devant le refus de l’intéressé, il ironise : « Comment un homme peut-il accepter de ne pas être obéi de sa femme ? »
Balbay rapporte aussi que le chef d’état-major, Yasar Büyükanit, se moquait volontiers du « mauvais anglais » de Gül. Ce que le général conteste aujourd’hui : « Je suis très fâché et troublé. Je connais M. Gül depuis le temps où il était Premier ministre, puis ministre des Affaires étrangères. Mais je ne l’ai jamais entendu parler l’anglais. Pourquoi aurais-je tenu des propos aussi irrespectueux à l’égard du président ?
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