Tuninter fera appel
Publié le 1 avril 2009 Lecture : 1 minute.
Dix ans de prison pour le pilote et le copilote, neuf pour le directeur général et le directeur technique, huit pour deux responsables de la manutention et un mécanicien, tous jugés par contumace. Annoncée le 23 mars, la décision du tribunal de Palerme dans l’affaire du crash de l’ATR 72 de la compagnie tunisienne Tuninter, survenu au large de la Sicile le 6 août 2005, fera date, car elle est sans précédent. Accueilli avec satisfaction par les familles des victimes et les rescapés de l’accident, provoqué par la défaillance de la jauge d’essence de l’appareil et qui avait fait seize morts, le verdict a provoqué incompréhension, stupeur et colère à Tunis. La compagnie – rebaptisée Seven Air en juillet 2007 – va faire appel.
L’entreprise, qui a reconnu sa responsabilité et indemnisé à hauteur de 22 millions de dinars (11,7 millions d’euros) les blessés et les ayants droit des victimes, s’étonne de la sévérité du jugement et parle d’une justice à deux vitesses. C’est la première fois dans l’histoire de la navigation aérienne que des dirigeants d’une compagnie sont condamnés à de la prison ferme. Quant aux pilotes, ils écopent généralement du sursis. Ils avaient été présentés comme des héros, au lendemain du drame, pour avoir réussi un amerrissage qui a sauvé la vie des deux tiers des passagers. Mais, surtout, ils ne peuvent être tenus pour entièrement responsables de la défaillance.
C’est l’installation d’une jauge d’ATR 42 sur un ATR 72, donc une erreur humaine, qui est à l’origine de la catastrophe. Mais, soulignent les experts, le constructeur fait généralement en sorte que des pièces calibrées pour un type d’appareil ne puissent être montées sur un autre, afin de prévenir le risque de méprise. Ce qui n’a pas été le cas. Or le constructeur franco-italien a été lavé de tout soupçon par le jugement de Palerme…
