Du droit divin aux droits humains
La jeune organisation saoudienne des droits de l’homme a publié, le 22 mars, son deuxième rapport en cinq ans d’existence. Au royaume des interdits et des tabous religieux, la défense de tels droits n’est pas de tout repos. Il a fallu attendre mars 2004 pour que le roi accepte enfin la création d’une Association nationale des droits de l’homme (ANDH). Depuis, celle-ci se bat au quotidien contre les inégalités et les abus de pouvoir (plus de 1 200 cas par an). À la suite de son premier rapport, son président, Bandar al-Hajjar, a été promu par le roi Abdallah, en octobre dernier, vice-président du Conseil consultatif (Majlis al-Choura). Cette récupération n’a pas empêché son successeur, Mifleh al-Qahtani, d’être plus incisif dans le rapport de 2009. Sur une centaine de pages, il s’en prend plus que jamais aux défaillances des systèmes de santé, d’éducation et de justice.
La police religieuse, censée « promouvoir la vertu et prévenir le vice », en prend pour son grade. L’ANDH s’oppose aux investigations arbitraires, en particulier contre les femmes à l’intérieur même de leurs domiciles, les courses-poursuites en voiture, etc. Elle dénonce la surpopulation carcérale, le mariage des filles mineures, le non-respect des droits des travailleurs étrangers. Mais le temps n’est, semble-t-il, pas encore venu d’autoriser les femmes à conduire une voiture ou d’interdire les châtiments corporels…
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