Courrier des lecteurs

Publié le 31 mars 2009 Lecture : 3 minutes.

Quelle affaire El-Béchir ?

– Affaire El-Béchir ? Quelle affaire El-Béchir ? Il n’y a pas d’affaire El-Béchir, car il s’agit d’une chronique annoncée longtemps à l’avance et, donc, d’une bulle dégonflée. Il n’y aura de véritable affaire que le jour où un juge soudanais se permettra d’inculper le président soudanais sans être occis dans l’heure qui suit. Comme un simple juge peut se permettre de poursuivre, sans coup férir, un président américain en exercice pour une simple affaire de c… Ce jour-là, l’Afrique sera devenue majeure et crédible, et les Occidentaux ne se permettront plus de faire ce boulot-là, ou un autre, à notre place, car ce jour-là nous aurons tous le même entendement de ce qui est normal et licite. Cela peut-être retenu comme un objectif du (prochain) millénaire…

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Cyprien Kibangou, Abidjan, Côte d’Ivoire

Honte pour l’Afrique

– Je suis un lecteur assidu de J.A. depuis plusieurs années et je voudrais dénoncer un phénomène qui a cours dans certains pays africains, dont le Cameroun. Je suis de nationalité burkinabè et travaille pour le compte d’une ONG africaine basée à Bamako. Pour les besoins d’une mission professionnelle, je me suis rendu à Douala, au Cameroun, en compagnie d’un collègue camerounais, le vendredi 13 mars 2009. Arrivé à l’aéroport, je me suis tout naturellement dirigé vers le service de l’immigration pour me faire délivrer un visa, vu que le Cameroun ne dispose pas de représentation diplomatique à Bamako.

À ma grande surprise, l’agent de l’immigration m’a simplement reconduit dans l’avion pour quitter incessamment le Cameroun au prétexte que j’aurais dû obtenir mon visa avant d’arriver au Cameroun. Sur le coup, j’ai eu honte pour l’Afrique ! Cette Afrique qui dénonce à longueur de journée le comportement indigne des services d’immigration européens à l’endroit des Africains alors qu’elle n’est pas plus digne envers ses propres fils ! J’ai vraiment honte pour l’Afrique !

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Dramane Darave, Bamako, Mali

Madagascar et la « démon-cratie »

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– Madagascar n’est qu’un cas de plus des pays subsahariens victimes d’une démocratie mal comprise que j’appelle « démon-cratie ». Sur ce continent où un tiers de la population connaît la faim, il est consternant de voir que, dès qu’un citoyen accède à la magistrature suprême, des groupes de gens se présentant comme des sauveurs se mettent aussitôt en branle pour lui ravir le fauteuil, impatients qu’ils sont d’accéder aux caisses de l’État et de se servir à leur tour. Ravalomanana était certes autoritaire, mais ce n’était pas un Bokassa Ier, ni un Amin Dada, ni un Macias Nguema. Il est fort peu probable que le jeune Rajoelina représente une alternative plus crédible. Si ce jeune homme réussit son coup jusqu’au bout, ce sera, encore une fois, un groupe d’imposteurs qui vont s’installer au palais et qui vont briller par le gaspillage et l’arrogance. La trouvaille à la mode qui consiste à mettre en attelage les tenants du pouvoir et les opposants ne donnerait pas de meilleurs résultats, comme on le voit déjà en Côte d’Ivoire et au Kenya. L’Union africaine et la communauté internationale doivent condamner ouvertement les prétentions de Rajoelina et le sommer d’attendre la prochaine élection présidentielle pour accéder à ce qu’il semble penser lui être dû. Une démarche qui devrait entrer dans les mœurs des Africains, sauf dans des cas exceptionnels où des monarques-présidents accrochés au pouvoir depuis des décennies conduisent visiblement leurs pays dans l’abîme (cas du Zimbabwe notamment). Ce dont les Africains ont le plus besoin, c’est de travail et de discipline et, pour cela, il faut des chefs d’État clairvoyants et ambitieux (pour leur peuple, pas pour eux-mêmes), ayant le sens de la fermeté, sans être oppressifs.

Ildefonse Ndabalishye, Abidjan, Côte d’Ivoire

Appel à Rama Yade

– Je suis un politicien indépendant travaillant avec la société civile de Cabinda en Angola. J’ai lu avec intérêt la « grande interview » de la secrétaire d’État française chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’homme, Rama Yade (J.A. n° 2511). Au sujet des lettres qu’elle reçoit de la part des victimes de violations des droits de l’homme, elle a affirmé avoir effectué 2 900 interventions depuis sa prise de fonctions. C’est dans ce cadre que je voudrais lui demander de nous aider à faire entendre notre voix sur le cas du journaliste cabindais Fernando Lelo, ancien correspondant de Voice of America au Cabinda, condamné sans preuve, sans raison et sans procès équitable à douze ans de prison. Nous prions Madame la secrétaire d’État d’intervenir en sa faveur auprès du gouvernement angolais. Oubliés, au Cabinda, nous le sommes déjà. Mais n’oubliez pas le cas de ce journaliste, s’il vous plaît !

Abel Xavier Nzuzi Lubota, Cabinda, Angola

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