Des livres et des stars

Du 13 au 18 mars se tenait le Salon de Paris. Un rendez-vous où se pressent écrivains, vedettes du cinéma, de la chanson et… de la politique.

Publié le 31 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Chaque année, quand approchent les beaux jours, c’est la même ritournelle : le Salon du livre de Paris, à quoi bon ? Une manifestation associant tout à la fois le gotha de l’édition parisienne et de petites maisons établies au fin fond de la France, des auteurs de BD et des vendeurs de supports numériques, une pléthore d’exposants (administrations culturelles, imprimeurs…) n’ayant qu’un rapport indirect avec le roman ou l’essai. À quoi s’ajoute l’omniprésence de la presse écrite et des médias audiovisuels. Bref, tout et n’importe quoi.

Un salon ni vraiment professionnel – à la différence de ceux de Francfort et de Londres, où les éditeurs du monde entier négocient les achats et ventes de droits – ni vraiment populaire : moins de 200 000 entrées par an, une misère, comparé aux grandes foires du livre (Buenos Aires, Taipei, Bangkok, Istanbul…) qui dépassent allègrement le million de visiteurs.

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Et puis quelle idée d’organiser l’événement dans un endroit impossible, le Palais des expositions de la porte de Versailles, hangar idéal pour montrer des vaches et des cochons, mais qui sied si mal au produit « noble » qu’est le livre.

On se dit tout cela, et puis, chaque fois, on trouve le même intérêt à s’y rendre. L’auteur de ces lignes n’en a pas manqué un seul depuis 1981, année de sa création. Car les griefs énumérés ci-dessus peuvent être retournés en faveur du salon. Cette année, du 13 au 18 mars, sur les quelque 400 stands occupant les 50 000 m2 du pavillon, il y en avait plus que jamais pour tous les goûts.

Profitant d’une occasion unique pour se faire connaître du public français, les éditeurs maghrébins figuraient en bonne place dans la partie internationale, ils côtoyaient les Belges, les Roumains, les Israéliens, les Canadiens ou encore les Russes et, bien sûr, les Mexicains, invités d’honneur. Non loin de là, accolée au stand des Éditions du Jaguar et du Groupe Jeune Afrique, la librairie Afrique et Caraïbes offrait un vaste de choix de titres (plus de 2 000). Pour les amateurs de dédicaces, Alain Mabanckou, Ken Bugul, Abdourahman Waberi ou encore Maryse Condé s’y succédaient.

Les signatures, justement, c’est la grande affaire de la manifestation parisienne. Des files interminables se forment devant les tables d’Albin Michel, Robert Laffont, Grasset, Denoël, Plon. On vient pour les stars de la littérature – Amélie Nothomb, Bernard Werber, Éric-Emmanuel Schmitt… –, pour les vedettes de la chanson et du cinéma, mais aussi pour les hommes et femmes politiques. Ségolène Royal s’est taillé un franc succès cette année. Et même si l’on n’est pas intéressé par les livres, on est tout heureux de tomber nez à nez avec Patrick Poivre d’Arvor, Jack Lang, Cesaria Evora, Yves Coppens et tant d’autres célébrités.

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Malgré l’engouement pour certains auteurs (ou à cause de lui), l’avenir du Salon de Paris est en discussion. Un changement de lieu est fréquemment évoqué. On a appris, mi-mars, que des travaux ont été lancés au Grand Palais, magnifique bâtiment construit pour l’Exposition universelle de 1900, à deux pas des Champs-Élysées, afin de porter à 20 000 m2 la surface utilisable pour les manifestations culturelles. L’ouverture des nouveaux espaces est prévue début 2010. On se prend à rêver que le Salon de Paris fête son 30e anniversaire sous l’immense verrière culminant à 45 mètres où il se tenait jusqu’en 1991, avant son exil au bord du lugubre boulevard périphérique…

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