Quand l’eau Saïda se ressource

Doyenne des eaux minérales algériennes, Saïda, qui avait presque disparu du marché depuis dix ans, est sur le point d’être relancée par le groupe privé Yaïci, qui l’a rachetée en mai 2008.

Publié le 31 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Un an après sa privatisation, Saïda (« heureuse », en arabe) devrait retrouver sa place dans les rayons des commerces au début de mai 2009. Rachetée par le groupe familial Yaïci, la plus emblématique des eaux minérales algériennes a été cédée par l’État pour 7 millions de dinars (DA, 72 000 euros) en mai 2008. Samir Yaïci, directeur général de la société, ne s’y trompe pas : « Nous avons acheté un label » – au point qu’en langage parlé « Saïda » est devenu le nom générique de toute eau embouteillée. L’objectif est clair : l’imposer de nouveau sur la table des Algériens, tant sur le marché domestique que professionnel. « On a un appel du pied de la part des cafés et des hôtels, qui sont demandeurs », indique Samir Yaïci. Comme s’ils étaient nostalgiques de la Saïda des temps anciens, lancée en quasi-monopole dès 1967, mais qui a souffert de l’apparition de la concurrence privée (Ifri, Sidi el-Kebir, El-Goléa…) à la fin des années 1990.

42 millions d’euros investis

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Un investissement de 2 milliards de DA (21 millions d’euros) a été engagé dans le projet. Une nouvelle ligne de production équipée par Sidel, leader franco-italien du conditionnement des liquides alimentaires, sera ainsi opérationnelle à la mi-avril prochain, date à laquelle seront commercialisées les premières bouteilles dans l’ouest du pays. Avant de gagner en mai les autres grandes villes. D’une capacité de 500 000 bouteilles/jour, la nouvelle ligne de conditionnement renforcera l’ancienne, qui, obsolète, parvient à peine à en produire 40 000. Celle-ci sera remplacée en juin 2008 par une deuxième ligne flambant neuve. De quoi offrir une capacité de 1 million de bouteilles/jour et un double conditionnement, en verre et en plastique. Objectif : gagner 8 % à 10 % de parts de marché à la fin de 2009 (20 % à terme). Avant de s’attaquer à l’export.

À nouvelle ambition et nouveau propriétaire, nouvelle identité visuelle : c’est une bouteille Saïda totalement « relookée » qui réinvestira le marché ce printemps. Au total, ce sont 4 milliards de DA que le groupe a prévu d’investir d’ici à deux ans. Confirmant ainsi un virage dans ses activités : après avoir cessé de fabriquer les bonbons Fausta et Zigomar (les fameux Carambar locaux) dans les années 1980, la PME familiale a commencé en 2005 de se désengager de la production de carrelage et céramique en procédant à des cessions d’actifs. Et c’est en 2006 que le groupe Yaïci s’est lancé sur le marché des eaux minérales avec une première acquisition pour 300 millions de DA : la source de Beni Fodda, exploitée pour la première fois et commercialisée à Sétif sous la marque El Djemila depuis la mi-2008.

Avec la reprise de Saïda, la PME entre dans la cour des grands en visant le marché national, bien plus disputé. « J’arrive sur un marché hyperconcurrentiel, reconnaît Samir Yaïci. Mais ­j’assume. »

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