La grande famille du tourisme

La plupart des entrepreneurs privés qui se sont lancés dans le secteur au lendemain de l’indépendance sont originaires de Kairouan.

Publié le 30 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Parmi les pionniers et ténors actuels de l’hôtellerie et du voyage en Tunisie s’illustrent nombre de Kairouanais. Plusieurs d’entre eux étaient dans le commerce du tapis ou fonctionnaires au sein de l’administration naissante du tourisme, ce qui leur a permis de comprendre, avant les autres, que le secteur avait un bel avenir. Parmi les grandes figures du secteur : l’incontournable Abdelhamid Khechine, qui a fondé le groupe Les Orangers (5 hôtels, dont le premier thalasso-golf du pays), le centre commercial d’Hammamet. Il détient aussi la société Tunisie Porcelaine, qui, non contente de fournir en vaisselle ses établissements, exporte dans le monde entier. Il y a aussi la « dynastie » des Fourati : Chedli fut le premier privé tunisien à construire un hôtel-jardin à Hammamet, en 1960. Depuis, le flambeau a été repris par ses neveux, Tahar et Moshen, ainsi que par son fils, Mohamed, qui, après une carrière de haut fonctionnaire, a créé un hôtel dans le quartier tunisois du Belvédère. Aujourd’hui, son fils, Nourredine, prend la relève pour la troisième génération.

Et voici deux autres ténors du secteur, Aziz Miled et Adel Bousarsar, l’un kairouanais de naissance et l’autre d’adoption.

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Aziz Miled, l’intégrateur

À l’examen de philo du baccalauréat, Aziz Miled choisit pour sujet : « L’attitude d’un commerçant sans scrupule s’acharnant à plumer un touriste ». Pas si surprenant, donc, qu’on le retrouve ensuite dans une école hôtelière niçoise, où il se spécialise dans les agences de voyages. Il commence sa carrière comme directeur commercial de la Société hotelière et touristique de Tunisie (SHTT, étatique) et de sa filiale Tourafric. En 1967, le voyagiste Neckerman l’encourage à fonder sa propre agence, Tunisia Travel Services (TTS). Cette dernière va représenter des tour-opérateurs attirés par l’eldorado du marché tunisien et devenir le noyau d’un groupe intégré de tourisme, qui aura sa propre compagnie aérienne (Nouvelair, première compagnie privée en partenariat avec le groupe Karthago) et ses hôtels (6 unités, totalisant 4 000 lits).

À 71 ans, Aziz Miled est sans doute l’un des meilleurs analystes du secteur dans le pays. À la tête d’une vingtaine de sociétés, il est présent dans le tourisme, le transport, les voyages, mais aussi dans la banque, l’industrie et l’agriculture.

Adel Bousarsar, entrepreneur type

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Natif de Sfax, il est kairouanais d’adoption depuis son mariage avec une enfant de la ville. Mais aussi parce que la capitale des Aghlabides lui doit l’hôtel La Kasbah, une merveille de l’architecture arabo-musulmane, complètement intégrée à la médina et qui, de l’avis des connaisseurs, vaut bien plus que ses cinq étoiles.

Après une licence en sciences économiques, Adel Bousarsar est recruté par l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) à la fin des années 1960. Il est alors nommé commissaire au tourisme de la région de Hammamet et représente l’ONTT en Allemagne, puis à Paris. Il décide de lancer sa propre affaire en rachetant une agence de voyages en difficulté, qui va donner naissance, en 1981, à Tunisie Voyages (TV) – dont le tour-opérateur TUI deviendra le partenaire –, qui est désormais la principale agence de voyages du pays.

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L’art de recevoir lui réussit si bien que le PDG de Tunisie Voyages passe à l’hôtellerie. Aujourd’hui, il préside Golden Yasmin, un groupe horizontalement intégré (avec golf et plongée sous-marine du nord au sud du pays), qui compte 10 hôtels de tourisme et d’affaires, pour une capacité d’environ 3 000 lits.

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