Michel Sidibé

Directeur exécutif du Programme des Nations unies sur le VIH-sida (Onusida) depuis le 1er janvier 2009.

Publié le 30 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Tous ceux qui ont approché Michel Sidibé gardent le souvenir d’un homme affable, souriant, volontiers charmeur et, surtout, incorrigiblement optimiste. Ce Malien de 56 ans, à la silhouette élégante et longiligne, dirige depuis le 1er janvier 2009 le Programme des Nations unies sur le VIH-sida (Onusida), après en avoir été pendant huit ans le directeur exécutif adjoint. Et c’est dans la ville sud-africaine du Cap qu’il a lancé, le 10 février dernier, sa stratégie de l’Onusida pour l’Afrique.

« Alors que les programmes que nous gérions en 2001 ne dépassaient pas 350 millions de dollars, ils atteignent désormais 14 milliards, explique-t-il d’une voix posée. D’où mon ambition pour l’Afrique : il faut saisir l’opportunité de la lutte contre le sida – une maladie qui révèle les faiblesses de nos systèmes de santé – pour créer les conditions d’un progrès plus durable et aider les États africains à atteindre les Objectifs du millénaire. »

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Cette confiance dans l’avenir, Michel Sidibé reconnaît qu’il la doit à l’éducation qu’il a reçue. Né à Bamako en 1952, Sidibé est issu de l’un des tout premiers « couples mixtes » : sa mère, une Française originaire des Charentes, et son père, un Peul de Kangaba, à la frontière de la Guinée, se sont rencontrés à Angoulême vers 1942. Partie rejoindre son mari à Bamako, elle y vit encore aujourd’hui, âgée de 86 ans. La mère de Michel Sidibé lui « transmet la compassion, l’envie d’aller vers l’autre ». Son père lui lègue une certaine philosophie de la vie, basée sur la tolérance.

Après avoir étudié au lycée Askia-Mohamed, où il côtoie une bonne partie de l’élite du Mali contemporain, il se rend en 1972 à Clermont-Ferrand pour ses études. Deux ans plus tard, il se marie avec une étudiante malienne et doit trouver un emploi de gardien de nuit pour subvenir aux besoins de sa famille. Ce qui ne l’empêche pas de militer à la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) et d’accumuler les diplômes : licence d’économie, maîtrise de gestion hospitalière, DEA d’économie internationale et du développement et un second de géographie en aménagement du territoire. En 1982, il revient au Mali comme chef de mission pour l’ONG Terre des hommes. Petit coup de pouce du destin : c’est un ancien professeur, devenu secrétaire général de l’association, qui le recrute pour développer les secteurs de la santé et de l’éducation chez les nomades touaregs de la région de Tombouctou.

Autre effet de cette « main invisible » qui le pousse en avant : l’ex-directeur de l’Unicef, James Grant, le remarque en 1987 et l’engage pour ouvrir un bureau au Kasaï, dans le Zaïre de Mobutu. C’est le début d’une belle carrière à l’ONU : après un passage à New York, il se rend au Swaziland, au Burundi, en Ouganda. Des pays touchés de plein fouet par la pandémie naissante du sida. Aujourd’hui à la pointe du combat contre le virus, il reste optimisme. « Un Africain à la tête de l’Onusida, c’est une grande responsabilité, mais surtout une grande opportunité », affirme-t-il. À condition que les bailleurs, touchés par la crise, ne le laissent pas tomber.

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