Guantanamo et ses sales petits secrets

Publié le 30 mars 2009 Lecture : 1 minute.

C’est une bombe. Dans la New York Review of Books du 16 mars, le journaliste américain Mark Danner divulgue de larges extraits d’un rapport confidentiel du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), daté de février 2007, qui décrit le calvaire subi par quatorze prisonniers de Guantánamo.

Pour la première fois dans un contexte juridique le CICR est le « gardien » de la Convention de Genève de 1949 sur les droits des prisonniers de guerre –, les termes de « torture » et de « traitements cruels, inhumains et dégradants » sont employés pour qualifier les « procédures alternatives » d’interrogatoire que l’administration Bush autorisa après le 11 septembre 2001.

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Alors que, depuis leur arrestation, les prisonniers ont été tenus « continuellement au secret », leurs témoignages concordent. Ce qui, souligne le rapport, garantit leur crédibilité. Gifles, privation de sommeil, exposition au froid, « stoïka » (position debout forcée), coups de serviette derrière la nuque, viols avec ustensile, simulations de noyade… Ces techniques, employées sur des détenus parfois dénudés, montrent qu’on veillait à ne pas laisser de traces.

« J’ai perdu connaissance à plusieurs reprises », affirme le Saoudien d’origine palestinienne Abou Zoubeida, un membre d’Al-Qaïda capturé au Pakistan en 2002. « En me prenant le pouls et en mesurant le taux d’oxygène de mon sang, ils pouvaient m’amener près du point de non-retour », précise Khaled Cheikh Mohammed, le « cerveau » présumé des attentats du 11 septembre. Des révélations qui viennent à point nommé pour favoriser la création – en cours de discussion au Sénat – d’une commission d’enquête sur les années Bush. Selon un sondage réalisé à la mi-février, les deux tiers des Américains s’en disent partisans.

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