Mea-culpa !

Publié le 17 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Chers lecteurs, il arrive assez souvent que les chroniqueurs vous fassent le coup de « la page blanche ». Mais celui du « mea-culpa » ? Rarement, n’est-ce pas ? Je m’explique. La page blanche, c’est un marronnier du genre : votre humble chroniqueur avoue qu’il est en panne d’inspiration et que, franchement, il a beau chercher, il ne peut rien vous livrer d’intéressant. Pas un fait divers à se mettre sous la dent, aucune saillie, point de scoop… Tout s’est conjugué pour paralyser son imagination. Il vous raconte longuement qu’il n’a rien à vous raconter, écrit qu’il ne peut pas écrire, ça remplit la page, ça fournit la pige, ça finit par vous faire sourire et le tour est joué.

Il en est autrement du mea-culpa. L’exercice demande de l’humilité, un chouia de masochisme ; les chrétiens ont assimilé la pratique, les musulmans, c’est plus dur… Pourtant, il faut bien que j’avoue, chers lecteurs, que j’ai gaffé, mea-culpa ! Dans mon dernier « Post-scriptum », pas moins de deux erreurs se sont glissées sous ma plume. Je parlais de la vallée du Swat au Pakistan, et évoquais la région du « Makaland » au lieu de « Malakand ». Bon, là au moins, je peux trouver une excuse, dénicher un motif, un peu de dyslexie, ça arrive les amis, les doigts qui tapent maladroitement sur le clavier, une lettre au lieu d’une autre, et voilà que le Malakand devient Makaland. Que les Malakandais ne s’en offusquent pas, au cas où ils m’auraient lue. Mais le pire fut de citer le « gouvernement de Pervez Musharraf », alors qu’il s’agit, bien entendu, du gouvernement de Asif Ali Zardari, l’actuel président du Pakistan. Qu’est-ce qui m’a pris, donc ? Le fait que le Pakistan n’est pas ma terre d’élection, que la politique n’a jamais été mon fort, que les talibans fichent la trouille à la femme que je suis, tout cela ne me permet pas de remplacer l’actuel président par l’ancien. Alors ? Fatigue ? Je ne me rappelle pas avoir passé la soirée en boîte de nuit, ce n’est plus de mon âge. Je n’ai pas souvenir d’avoir bu, je crains la colère des fidèles. Je n’ai pas rédigé avec l’attention nécessaire, voilà tout.

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Mes erreurs pouvaient-elles passer inaperçues ? Pas dans Jeune Afrique. Aucune faute n’est admissible aux yeux de la direction de la rédaction, pour qui les réunions servent moins à encenser les journalistes qu’à leur rappeler l’obligation de livrer la bonne information. De ne pas se tromper sur le nom d’un président en exercice, par exemple…

Raison pour laquelle j’ai pensé vous écrire ce « Post-scriptum », afin de solliciter votre indulgence et celle de ma hiérarchie. Par les temps qui courent, déplaire à ses chefs est un risque à ne pas prendre et perdre son boulot équivaut à un exil du côté du Maka… Malakand (mon Dieu, ça recommence !).

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