Mactar Silla


Président de l’Association privée des producteurs et télévisions d’Afrique (Appta)

Publié le 17 mars 2009 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : 300 chaînes pour une quarantaine de pays, est-ce viable ?

MACTAR SILLA : Rares sont les télévisions qui gagnent de l’argent aujourd’hui. Beaucoup n’ont pas encore de logique commerciale, beaucoup trop méprisent les règles, payant mal leurs employés et diffusant des DVD achetés au coin de la rue. En l’absence d’organes de contrôle et de régulation dotés de réels pouvoirs, il est difficile de mettre de l’ordre. Mais la situation évolue. Un nombre croissant d’hommes d’affaires s’intéressent à la télévision et en attendent un retour sur investissement. Si le marché se structure, les annonceurs viendront.

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Existe-t-il une véritable volonté de professionnaliser le secteur ?

Aujourd’hui, l’Afrique subsaharienne est l’une des plus grandes consommatrices de télévision au monde. Entre les lieux communautaires, la famille, les amis, j’estime qu’au moins 90 % de la population a accès à la télévision et la regarde trois à quatre heures par jour. C’est lié au chômage, à la jeunesse, à l’absence de salles de cinéma, mais aussi à la multiplication du nombre d’opérateurs, à la possibilité de regarder plusieurs chaînes africaines dans différents pays. Il y a donc un marché, mais il est en construction. Il faut l’organiser en termes matériels, réglementaires mais aussi humains.

Les programmes africains occupent-ils la place qu’ils devraient ?

Les gens sont aujourd’hui plus prompts à diffuser des programmes étrangers, notamment les telenovelas d’Amérique latine, plutôt que des productions africaines. Il y en a, pourtant. Le Nigeria produit près de 2 000 films par an, c’est une véritable industrie. Mais les producteurs doivent aussi relever les défis de la qualité, de la constance et de la créativité afin d’assurer l’approvisionnement régulier des antennes. Il est également nécessaire de mettre en place des études d’audience qui offriront aux annonceurs des données fiables. Pour le moment, les budgets publicitaires ne vont pas en priorité vers la télévision, à l’inverse de ce qui se pratique dans le reste du monde.

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