Soleil et vent au rendez-vous

Éoliennes et cellules photovoltaïques se multiplient. Dans quelle mesure pourront-elles réduire les factures énergétique et environnementale ?

Publié le 17 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Largement dépendant de l’extérieur pour son approvisionnement énergétique, le Maroc n’a, à court terme, d’autre option que de continuer à développer les centrales à charbon. Mais, à moyen terme, les énergies vertes pourraient être une bonne alternative.

Le royaume possède d’importants « gisements », estimés à 5 kWh/m2 par jour pour le solaire et à 6 000 MW pour l’éolien. « Il reste cependant beaucoup à faire, souligne Amal Haddouche, directrice du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), pour utiliser au mieux ces ressources. » En effet, les énergies renouvelables ne contribuent actuellement qu’à hauteur de 4 % au bilan énergétique national (hors biomasse) et de 10 % dans la production d’électricité. Grâce aux investissements du Plan énergie, dès 2012, leur part devrait être portée à 10 % dans le bilan énergétique et à 20 % dans la production d’électricité.

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Pour l’heure, c’est l’éolien qui semble le plus avancé. Le Maroc dispose déjà de trois parcs importants à Essaouira, Tanger et Tétouan et révise sa production à la hausse, avec l’installation d’une capacité de 6 000 MW – au lieu d’un millier prévu initialement – dans le cadre du plan d’actions prioritaires à l’horizon 2012.

L’idéal pour les zones isolées

Des expériences prometteuses ont également fait leurs preuves dans le solaire. L’Office national de l’électricité (ONE), qui s’est lancé depuis 1996 dans un programme d’électrification des zones rurales (PERG), a privilégié les kits photovoltaïques individuels pour les communes les plus reculées. Depuis 2005, plus de 10 000 foyers isolés ont ainsi pu être équipés.

Parmi les partenaires associés à la réalisation de ce chantier, Isofotón fait figure de pionnier. La société espagnole a ouvert une antenne au Maroc il y a quatre ans : « Pour l’instant, le pays nous coûte plus qu’il nous rapporte, sourit Juan García Montes, directeur général de la filiale. Mais c’est un investissement stratégique. Il y a une réelle volonté de la part de l’État de développer les énergies renouvelables, et les projets se multiplient, que ce soit dans l’éolien ou dans le solaire. »

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Une allusion directe au programme « Chourouk », lequel projette d’installer 200 000 appareils solaires à travers le pays et de construire 3 centrales solaires à Ouarzazate (Sud), Boujdour et Dakhla (littoral du Sahara occidental) d’ici à 2015. Le coût total de l’opération dépasse le milliard d’euros… Impossible pour le pays de régler une telle facture, surtout quand on connaît la situation dramatique des finances de l’ONE. « Ce programme a le soutien des autorités. Reste à trouver les financements, reconnaît Juan García Montes. Il y a tellement de projets qu’il est encore difficile d’avoir les détails. Je sais que le Maroc compte beaucoup sur le Plan solaire méditerranéen, qui prévoit de produire 20 GW d’énergie renouvelable d’ici à 2020. »

Ce projet phare de l’Union pour la Méditerranée (UPM) vise à renforcer l’efficacité énergétique de la région méditerranéenne, notamment dans les pays du Sud, où les gisements d’énergies vertes sont importants. L’électricité produite étant consommée pour partie sur le marché local, mais aussi exportée vers l’Union européenne, afin de garantir la rentabilité des projets. « Le Maroc est très bien placé, soutient un cadre de l’ONE. Mais dans un contexte de crise, difficile de savoir si le Plan solaire sera une priorité… » Et le vrai décollage des énergies renouvelables au Maroc ne pourra se faire sans un véritable soutien politique et économique international.

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