Amina Benkhadra : « Nous avons toujours milité pour une véritable intégration régionale »

Retour sur les objectifs arrêtés pour préparer l’avenir énergétique du pays.

Publié le 17 mars 2009 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique : Quels sont les principaux volets de la stratégie énergétique du royaume ?

Amina Benkhadra : Nos priorités sont la sécurité d’approvisionnement, l’optimisation du bouquet électrique et la planification maîtrisée des capacités de production, l’accès généralisé à l’énergie à des prix compétitifs, sans oublier le développement durable, dans le cadre d’une intégration régionale et internationale.

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À court terme (2008-2012), l’urgence est d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande en électricité. Côté offre, en renforçant les capacités et les interconnexions et en généralisant les bassins de rétention. Côté demande, en prenant des mesures d’efficacité énergétique, notamment via des dispositions tarifaires incitatives et des audits industriels.

À plus long terme (2020-2030), le recours au gaz doit être développé, soit par le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), soit par gaz naturel liquéfié (GNL).

Ce qui suppose une meilleure intégration régionale…

Du fait de sa position géographique, le Maroc est un pays de transit énergétique qui a toujours milité pour une véritable intégration régionale. Nous avons développé avec l’Algérie et l’Espagne de solides liens dans ce domaine : interconnexions des réseaux électriques, transit du gaz naturel algérien vers l’Espagne et le Portugal via le GME.

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En outre, en janvier, nous avons signé avec la Commission européenne une convention de financement du programme d’appui à la réforme du secteur énergétique, qui porte sur un montant de 76,6 millions d’euros, afin de faciliter l’intégration progressive des marchés énergétiques marocains à ceux de l’Union européenne.

Qu’en est-il de l’électrification ?

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Le schéma directeur du Programme d’électrification rurale global (PERG), lancé en 1996, était fondé sur l’équilibre régional et le moindre coût de réalisation par foyer. On a donc équipé en priorité les villages dont le coût moyen d’électrification par foyer était le plus faible pour raccorder ensuite les villages où le coût moyen d’électrification était plus élevé. À la fin 2008, le taux d’électrification rurale du royaume a atteint 98 % : 34 419 villages ont été électrifiés (dont 3 653 en solaire), soit plus de 1,8 million de foyers (dont plus de 51 500 par kits photovoltaïques), pour un montant global de 16,7 milliards de DH (1,5 milliard d’euros).

Et du côté des hydrocarbures ?

Le Maroc se classe au 6e rang mondial sur le plan des réserves de schistes bitumineux, et d’importants efforts sont déployés pour promouvoir cette ressource. Le programme d’action pour la période 2008-2012 a prévu un investissement de 32 millions de DH pour soutenir les recherches. Des contacts ont été pris avec des sociétés pétrolières, dont certaines à l’avant-garde technologique en matière de procédés de traitement des schistes bitumineux. Parallèlement, nous menons une réflexion sur le cadre légal et fiscal approprié pour le traitement de ces schistes.

Outre le plus large recours aux énergies renouvelables, quelle place l’environnement occupe-t-il dans votre stratégie ?

Le secteur de l’énergie doit intégrer les normes de durabilité. D’où la promotion des énergies renouvelables et la mise en place d’une stratégie de valorisation des déchets. Notre objectif, à l’horizon 2012, est d’atteindre une puissance électrique installée d’environ 200 MW par bio-méthanisation des déchets ménagers, des eaux usées, des déjections des exploitations d’élevage bovin et par la valorisation des déchets agricoles solides. Un investissement de 4 milliards de DH qui doit permettre une économie en énergie d’origine fossile estimée à 4,52 millions de tonnes-équivalent pétrole (TEP).

Le gouvernement s’est par ailleurs récemment prononcé pour la généralisation des carburants propres, notamment du gasoil 50 ppm, pour réduire la pollution de l’air.

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