A la recherche du scénario idéal

Publié le 17 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

« Prenons garde ! Que notre politique énergétique ne se résume pas à l’histoire d’un enfant qui grandit trop vite pour les vêtements qu’on lui achète… » En quelques mots, cet expert présent aux premières Assises nationales de l’énergie, qui se sont tenues le 6 mars à Rabat, a esquissé la grande problématique à laquelle sont confrontées les autorités.

Depuis quelques années, le royaume voit sa consommation énergétique augmenter à une vitesse effrénée, plus de 8 % par an rien que pour l’électricité, dopée par la demande des ménages et le développement industriel. Le pays ayant misé une partie de son avenir sur les secteurs secondaire et tertiaire, la tendance ne fera que s’accroître et, d’ores et déjà, on estime que la demande électrique sera multipliée au minimum par quatre – voire par sept – d’ici à 2030.

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Après avoir longtemps repoussé le temps de la réflexion, les pouvoirs publics ont entamé à Skhirat, en octobre 2006, un débat national sur l’énergie. S’est ensuivi un programme de développement des énergies renouvelables, de premiers efforts pour lutter contre le gaspillage, le lancement d’études prospectives, puis un plan Énergie, adopté en juillet dernier.

Amina Benkhadra, ministre en charge du secteur, a annoncé lors des Assises un programme d’investissement de 90 milliards de dirhams d’ici à 2015. Objectif : construire un bouquet énergique optimal alors que la menace de délestages se fait de plus en plus forte. La stratégie vise à réduire la part des importations de pétrole, à faire progresser celle du charbon (abondant et peu cher), du solaire et de l’éolien (renouvelables et gratuits), à exploiter les schistes bitumeux (mais difficile, avec un baril à 40 dollars), à moderniser les complexes hydroélectriques… Des mesures importantes, mais qui ne réduiront pas sensiblement la dépendance du pays – qui importe actuellement 97 % de ses besoins – envers les fournisseurs extérieurs de pétrole et de gaz. À moins de trouver de l’or noir… Pas moins de vingt-neuf compa­gnies pétrolières et gazières internationales sondent actuellement le sous-sol du pays. Reste enfin l’option nucléaire qui résoudrait la question de la disponibilité des ressources à plus long terme. La France est prête à proposer ses services. Mais le royaume acceptera-t-il d’en payer le prix financier et politique ?

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