Grand déballage

Nouvelles inculpations dans l’affaire Ergenekon, vaste complot contre le gouvernement AKP impliquant, entre autres, des militaires de haut rang.

Publié le 17 mars 2009 Lecture : 1 minute.

Depuis la découverte d’une cache d’armes en juin 2007, il ne se passe pas un jour sans que de nouvelles révélations éclaboussent « l’État profond » – ­l’armée turque et ses relais dans la société ­civile.

Le 10 mars, le parquet d’Istanbul a procédé à 56 nouvelles mises en accusation pour complot contre le gouvernement islamo-conservateur de l’AKP. Quatre-vingt-six autres personnes sont jugées, pour le même motif, depuis octobre 2008. Parmi elles, un quarteron de généraux en retraite et des dizaines d’officiers – dont certains d’active –, des hommes politiques, des magistrats, des journalistes, mais aussi des hommes de main (comme Alparslan Arslan, qui a tué un juge du Conseil d’État en 2006) et des chefs mafieux.

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Des plans visant à assassiner le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le Prix Nobel de littérature Orhan Pamuk, plusieurs leaders du DTP (parti kurde) et des représentants des communautés alévie et arménienne ont été découverts. On soupçonne aussi les membres du gang d’être mêlés à de nombreux meurtres non élucidés dans le Sud-Est anatolien, à l’assassinat du célèbre journaliste Ugur Mumcu (1993) et à celui de l’intellectuel arménien Hrant Dink (2007).

Depuis sa victoire aux législatives de novembre 2002, l’AKP fait l’objet de multiples tentatives de déstabilisation, dont un procès en interdiction, qui a échoué en juillet 2008, et auquel il riposterait à travers l’affaire Ergenekon. Ce grand déballage va-t-il en rester au stade du règlement de comptes ? Ou va-t-il contribuer à une redéfinition du rôle de l’armée dans la vie publique et à une démocratisation du pays ?

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