Les riches commandent, les pauvres se font tuer

Plus de 90 000 Casques bleus et policiers sont actuellement affectés à des missions de maintien de la paix à travers le monde. La grande majorité est originaire de pays en développement.

Publié le 17 mars 2009 Lecture : 1 minute.

On recense actuellement, dans le monde entier, vingt-trois opérations de maintien de la paix, dans lesquelles près de 200 000 hommes et femmes, dont 170 000 militaires, sont impliqués. Dix-huit ont été lancées à l’initiative des Nations unies et mobilisent un peu plus de 114 000 personnes. Les cinq autres dépendent soit de l’Otan (notamment en Afghanistan : 56 420 soldats), soit de l’Union européenne (Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Tchad-Centrafrique), soit de l’Union africaine (Somalie). Le moral des troupes, leurs conditions de travail et la définition de leur mission ont fait l’objet d’un rapport exhaustif publié, le 24 février, par le Centre de recherche sur la coopération internationale, qui dépend de l’université de New York*.

Les seules forces onusiennes ont déjà perdu près de 1 100 hommes. Elles sont, dans la majorité des cas, soumises à un stress intense, voire contraintes d’intervenir dans des conditions très dangereuses. Faute d’équipements adéquats et de mandats clairs, beaucoup risquent de ne pas atteindre l’objectif qui leur a été assigné.

la suite après cette publicité

Pourtant, depuis 2000, le nombre des opérations diligentées par le Conseil de sécurité ne cesse de croître. Celui des Casques bleus et des policiers engagés aussi (de 30 000 à plus de 90 000). Tout cela coûte évidemment très cher : 7,5 milliards de dollars par an pour la seule ONU. Plus grave, la charge est inégalement répartie. Les pays riches ont le pouvoir de décision, mais la « chair à canon » est fournie par les pays pauvres, notamment asiatiques (46 % des effectifs) et africains (30 %).

Sur un total de 91 382 militaires et policiers engagés, on dénombrait, à la date du 31 janvier, près de 11 000 Pakistanais, 9 424 Bangladais, 8 640 Indiens, 6 000 Nigérians et 3 635 Népalais. L’Italie arrivait en 9e position (2 565), devant la France (2 308) et l’Espagne (1 210). Quant aux États-Unis, ils se situaient au 67e rang des contributeurs avec… 90 soldats.

Les difficultés auxquelles il est confronté ne dissuadent pas le Conseil de sécurité de vouloir déployer 20 000 Casques bleus pour rétablir la paix civile en Somalie et 14 000 autres au Darfour. Une fuite en avant qui traduit l’échec des moyens diplomatiques. Et l’insuffisance des moyens de prévention des conflits.

* Global Peace Operations, 2009, 383 pages, 49,95 dollars, Ed. Lynne Reinner.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires