La détente

Après quatre ans de brouille entre les deux pays, le roi Abdallah convie Bachar al-Assad à Riyad. Objectif : amener les Arabes à resserrer les rangs face à l’influence croissante de l’Iran.

Publié le 16 mars 2009 Lecture : 1 minute.

Pour surmonter les divisions du monde arabe et contrecarrer l’influence iranienne, l’Arabie saoudite a accueilli, le 11 mars, le président syrien Bachar al-Assad ainsi que les leaders de l’Égypte et du Koweït pour une rencontre placée sous le signe de la réconciliation dans la perspective du sommet de la Ligue arabe du 30 mars. La Syrie embarrasse nombre d’États arabes en raison de ses liens étroits avec l’Iran et du soutien qu’elle apporte au Hezbollah libanais et au Hamas palestinien. Les relations entre Riyad et Damas étaient même gelées depuis l’assassinat, en 2005, du Premier ministre libanais Rafic Hariri, l’allié des Saoudiens. La brouille entre les deux pays a paralysé la diplomatie arabe et exacerbé les tensions entre pro-Syriens et pro-Saoudiens au Liban et en Palestine. L’offensive israélienne contre Gaza a révélé de manière criante l’impuissance d’un monde arabe divisé. Une situation particulièrement préoccupante pour les Saoudiens, décidés à jouer un rôle dans la région et à contrer l’influence iranienne.

La crise de Gaza a sonné comme un avertissement, déclenchant une activité diplomatique tous azimuts entre Riyad et Damas. L’Arabie saoudite aurait promis à la Syrie un soutien politique et une aide économique si celle-ci consentait à améliorer ses relations avec ses voisins arabes. Selon des observateurs, une détente dans la guerre d’influence régionale entre les alliés arabes de l’Amérique et le camp pro-Iranien faciliterait la réconciliation Hamas-Fatah et donnerait l’assurance que les législatives libanaises de l’été prochain se dérouleront sans heurts. « La Syrie a compris que son isolement dans le monde arabe n’était pas une bonne chose, analyse un commentateur saoudien. Parallèlement, les pays arabes ont compris qu’ils avaient besoin de la Syrie. Pour faire reculer l’influence de l’Iran au Liban, en Palestine et même en Irak, elle est la clé. »

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