Ex-patron aux arrêts
L’ancien administrateur provisoire de Cameroon Airlines, Paul Ngamo Hamani, est accusé de détournements.
Publié le 16 mars 2009 Lecture : 1 minute.
Depuis le 10 janvier, Paul Ngamo Hamani, l’ancien administrateur provisoire de la Cameroon Airlines (Camair), est incarcéré à la prison centrale de Douala. Selon des sources proches de l’enquête, le juge d’instruction du parquet de la capitale économique camerounaise reproche à ce fiscaliste de 54 ans des « irrégularités » constatées à la suite d’une enquête des services du contrôle supérieur de l’État au sein de la compagnie nationale liquidée. Dans leur rapport, les inspecteurs de l’État pointent une demi-douzaine de contrats « douteux » avec des loueurs d’avions. Ils dénoncent aussi la signature, intervenue le 20 novembre 2007, d’un contrat de location d’un aéronef, sans prendre la précaution de signer une police d’assurance, malgré les mises en garde de l’assureur habituel de la compagnie. L’opération a fait perdre 500 millions de F CFA (762 000 euros) à l’entreprise. Ils relèvent également des « paiements en trop » effectués par la Camair à certains fournisseurs de pièces détachées sans que les prestations relatives ne soient réalisées. Le rapport révèle en outre la « dissimulation » de la subvention versée par le Trésor public, dont on ne retrouve aucune trace dans la comptabilité du transporteur. Selon des sources, le préjudice pour les finances publiques est estimé à la somme surréaliste de 127 milliards de F CFA (193 millions d’euros) par le parquet.
Nommé le 23 février 2005 avec pour mission d’assurer le fonctionnement et la stabilité de la compagnie en attendant une éventuelle privatisation, Ngamo a fini par être débarqué le 11 mars 2008, tandis que le transporteur national fermait définitivement ses portes le lendemain. Convoqué par la police le 15 octobre, puis une deuxième fois le 8 janvier 2009, cet ancien joueur de basket-ball, major de la promotion de 1981 de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), sera relâché malgré une brève garde à vue, le magistrat instructeur ayant demandé un complément d’enquête. Du fond de la prison de New-Bell, il attend désormais d’être face à ses juges pour se défendre.
