Mise au point

Publié le 10 mars 2009 Lecture : 1 minute.

J’ai lu attentivement l’article sur le président Bouteflika (voir J.A. n° 2507). Mon défunt époux Kasdi Merbah, assassiné il y a seize ans, y est décrit comme « l’inamovible chef de la sécurité ». Pas si inamovible que ça, en réalité, son mandat ayant duré le même temps que celui du président Boumédiène. Que dit-on alors des quarante-huit ans (1924-1972) d’Edgar Hoover à la tête du FBI, dans un pays où la démocratie est pleine et entière ?

Kasdi Merbah n’a pas « trahi » Bouteflika, comme il est écrit dans l’article. Ce dernier était d’abord son compagnon d’armes avant d’être ami de la famille. Bouteflika n’était pas le patron de Merbah dont il avait demandé la protection à la mort de Boumédiène, en tant que membre du Conseil de la révolution. En 1978, Bouteflika, imbu de sa jeunesse, n’était pas intéressé par la magistrature suprême et l’avait fait savoir. Ce n’est pas Merbah qui a décidé tout seul de désigner pour la succession de Boumédiène l’officier le plus ancien dans le grade le plus élevé. Merbah n’a fait que respecter et appliquer la Constitution en vigueur à l’époque. Merbah, qui était coordonnateur des trois services de sécurité, a agi en officier respectueux des institutions de son pays, en homme d’État, et a évité à ses concitoyens une guerre civile et clanique. Mon devoir de réserve ne me permet pas de tout dire et j’ai vécu auprès de Si Merbah des moments spéciaux de l’histoire de l’Algérie.

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Pour finir, je tiens à vous redire que le président Bouteflika est un ami cher et que j’entretiens des liens très forts avec sa famille. Mon rêve le plus cher est de voir réaliser un grand Maghreb afin de faire face à une Europe qui nous regarde avec condescendance.

Fatima Kasdi Merbah, Alger, Algérie

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