Nouveau brûlot pour Awadi

Publié le 10 mars 2009 Lecture : 1 minute.

Avec Sunugaal, Awadi signe un nouveau manifeste pour un continent libéré de ses démons. Tout juste un an après le spectacle Présidents d’Afrique, qui confrontait les discours des pères fondateurs de l’Afrique indépendante aux flows d’une quinzaine de rappeurs et de slameurs.

Le ton est donné dès le premier clip, « On ne signe pas », pavé jeté dans la mare des accords de partenariat économique (APE), avec en toile de fond des images de paysans et pêcheurs africains et une destruction annoncée de l’économie locale.

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Né en 1969 à Dakar, Awadi fête ses 40 ans. Et les 20 ans des débuts de Positive Black Soul (avec Doug-E-Tee) qui a contribué à propulser un genre nouveau qui secoue aujourd’hui l’ensemble du continent, d’Alger au Cap : le rap. Plus porté sur l’héritage de Kocc Barma Fall (philosophe sénégalais du XVIIe siècle), Hampâté Bâ ou Kwame Nkrumah que sur les clichés bling-bling, Awadi et les productions du studio Sankara défendent un hip-hop militant, porteur d’une contestation viscérale, qui lui avait valu, en 2003, le prix RFI – musiques du monde. Un engagement renouvelé aujourd’hui, avec des titres comme « Le cri du peuple », « Les misérables » ou « Gosse soldat ».

Si des morceaux comme « Zamouna » ou « Eastwest Connection » amènent des rythmes plus dansants, si des samples de kora donnent une couleur plus chaude à certains morceaux, le disque est porteur d’une nostalgie, d’un cri de rage et de désespoir face à la réalité du continent. « Encore une fois mon stylo pleure. […] Seconde après seconde, minute après minute, heure après heure, l’Afrique se meurt, tuée, pillée par nos dirigeants collaborateurs. » Sans équivoque.

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