RAM-Air Sénégal : chronique d’un divorce

Publié le 10 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Dans l’air depuis près de deux ans, le divorce entre Royal Air Maroc (RAM) et Air Sénégal International (ASI) semble consommé. Le PDG de la compagnie nationale marocaine, Driss Benhima, l’a confirmé publiquement le 3 mars, en rappelant que c’est l’État sénégalais, actuellement actionnaire minoritaire (49 %), qui avait exprimé le souhait de reprendre le contrôle d’ASI dès octobre 2007. « Depuis cette date, nous n’avons rien pu organiser pour que le retrait se fasse dans de bonnes conditions. Nos partenaires pratiquent la politique de la chaise vide depuis six mois, déplore le PDG de la RAM. Nous avons un plan de retrait déjà prêt. Un plan qui sera opéré dans l’amitié et la sérénité et qui répond aux vœux du gouvernement sénégalais. » Faute d’une « feuille de route » présentée par Dakar pour organiser ce désengagement, la RAM envisage de se retirer unilatéralement dès la fin du mois.

Une décision justifiée notamment par le déficit d’ASI, évalué à 2 milliards de F CFA (3 millions d’euros) à la fin de l’exercice 2007. L’éviction en 2008 par le gouvernement sénégalais d’ASI au profit de l’agence Zam-Zam pour faire voyager les pèlerins à destination de La Mecque est par ailleurs qualifiée de « pénible incident » par Driss Benhima, qui rappelle qu’une convention valable dix ans devait garantir l’exclusivité du pèlerinage à ASI. « Certains hauts responsables sénégalais avaient en plus la fâcheuse habitude de vouloir voyager gratuitement sur les vols d’ASI », confie un opérateur touristique marocain. De son côté, le Sénégal a « regretté l’absence totale de concertation préalable » à cette annonce de retrait du partenaire marocain. Dans un communiqué, l’Agence nationale de l’aviation civile du Sénégal (Anacs) estime que « la situation actuelle relève de la seule et entière responsabilité de la RAM, qui devra en assumer toutes les conséquences ». Les autorités sénégalaises considèrent que la RAM « a toujours eu pour préoccupation » de faire de l’aéroport de Casablanca le hub le plus important d’Afrique du Nord, supprimant à cette fin certaines lignes rentables d’ASI « pour ensuite se les attribuer »

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