Ombres chionoises
Le vrai-faux acquéreur des deux statues volées lors du sac du palais d’Été, en 1860, n’est plus un héros à Pékin.
Tout le monde à tort dans cette histoire.
• La maison Christie’s, qui, le 25 février à Paris, a eu l’imprudence de mettre aux enchères deux bronzes chinois du XVIIIe siècle (une tête de rat et une tête de lapin) volés par les troupes franco-britanniques lors du sac du palais d’Été, à Pékin, pendant la Deuxième Guerre de l’opium (1860).
• L’actuel propriétaire, l’homme d’affaires et mécène Pierre Bergé, qui, avec une arrogance et une suffisance hors de saison, s’est engagé à restituer les œuvres en question pour peu que les autorités chinoises promettent de respecter la démocratie, au Tibet comme ailleurs.
• Ces mêmes autorités communistes, qui, à l’époque de la Révolution culturelle, ordonnèrent aux sinistres « Gardes rouges » de détruire d’innombrables chefs-d’œuvre, symboles d’un passé « féodal » honni, et qui, reconverties dans la défense du patrimoine de la Chine éternelle, multiplient aujourd’hui les simagrées de grande puissance outragée.
• Le pseudo-acquéreur, enfin, le collectionneur chinois Cai Mingchao, qui, par téléphone, a enchéri jusqu’à 28 millions d’euros pour les deux bronzes, avant de refuser de payer (il a un mois pour le faire). D’abord présenté par les médias chinois comme « un héros », il apparaît désormais comme un personnage « un peu louche », dont l’initiative nuit à « la crédibilité de la Chine dans les ventes aux enchères internationales ».
Bref, que des perdants !
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