Coming out et patriotisme
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« Voici un jeune homme audacieux qui ose s’attaquer au tabou de l’homosexualité. » C’est ainsi que le quotidien marocain Assabah présente Samir Berghachi, 22 ans, coordinateur de l’association des gays marocains Kif-Kif (égaux). Créée en 2004, celle-ci s’établira à Madrid quelques mois plus tard, après l’arrestation de quarante-trois homosexuels à Tétouan. Un exil auquel Samir Berghachi veut mettre fin. Se définissant comme un fervent patriote, il ne cesse de répéter que « le Maroc est un pays tolérant et modéré où le régime n’est pas hostile aux homosexuels ». Et demande aux autorités l’abrogation de l’article 489 du code pénal qui punit l’homosexualité d’une peine de prison allant de six mois à trois ans, et d’une amende de 120 à 1 200 dirhams.
Son association s’est vu refuser l’autorisation d’exercer dans le royaume à plusieurs reprises. « Pourtant, nous avons de nombreux soutiens dans la classe politique, notamment à l’USFP », plaide-t-il. Sous le couvert d’une entité juridique dont il refuse de divulguer le nom, il s’est réimplanté au Maroc et a noué des liens solides avec le tissu associatif local. Il y a quelques mois, il a organisé une conférence de presse à Madrid, au cours de laquelle des réfugiés de Tindouf torturés par le Polisario pour cause d’homosexualité ont pu apporter leurs témoignages. « Les Espagnols ont découvert que les séparatistes sont des fanatiques et des sauvages », martèle habilement Samir Berghachi, qui espère voir son patriotisme récompensé un jour.
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