Tapis rouge !

Publié le 9 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Une des innovations introduites par la nouvelle équipe en charge du Fespaco, cette année, avait valeur de symbole. Pour la première fois, l’un des principaux cinémas de Ouagadougou, Le Burkina, a été désigné comme salle de projection numéro un. À l’entrée, un tapis rouge avait été déroulé le long d’un petit escalier menant à une estrade. Façon de montrer qu’on entendait célébrer avec faste le 40e anniversaire de la plus importante manifestation consacrée au septième art sur le continent. Façon de rappeler, aussi, qu’on est loin de Cannes en termes de moyens…

Mais si l’organisation est toujours aussi acrobatique, la bonne humeur l’emporte grâce à une ambiance conviviale et à un programme très riche. En matière de sujets, d’esthétique ou de maîtrise de la réalisation, on a cependant de plus en plus l’impression, par comparaison avec les éditions précédentes, d’avoir affaire à un cinéma à deux vitesses, où les films de niveau international côtoient des œuvres beaucoup moins achevées. L’état actuel de la production africaine, malgré des exceptions comme Teza de l’Éthiopien Haïlé Gerima, une fresque historique déjà récompensée à Venise et acclamée ici, apparaît ainsi plutôt inquiétant.

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Du côté des cinéastes, en dépit d’annonces encourageantes de l’Union européenne ou de Culturesfrance, on continue de se demander quand le manque de moyens cessera de pénaliser les productions locales. Les cinéastes eux-mêmes peinent à prendre des initiatives pour peser sur la situation, comme l’a démontré la décevante assemblée générale de leur principale organisation, la Fepaci, réunie le 3 mars en l’absence de la plupart des grands réalisateurs.

Du côté du « marché », reste à espérer qu’une solution au problème de la disparition des salles (voir pp. 74-76) permettra de redonner un jour un débouché à une demande bien présente, pourtant, à en juger par… la vitalité du piratage et des projections « parallèles ». En témoigne le documentaire du Camerounais Jean-Marie Teno, Saint-Léon, racontant la vie d’un « cinéma » de quartier de Ouaga doté d’un simple lecteur de DVD pour écran de télévision et tenu par un passionné qui programme aussi bien des films d’action, asiatiques ou américains, que des longs-métrages africains populaires ou d’art et d’essai. Ces derniers étant souvent – et c’est encourageant – les plus courus.

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